Bonjour les mouettes,
Aujourd’hui j’ai eu envie de partager avec vous une chouette exposition qui se tient jusqu’au 8 février à la galerie du Jeu de Paume et qui présente une rétrospective du photographe américain Garry Winogrand (1928-1984).
Chroniqueur célèbre de l’Amérique de l’après-guerre, Winogrand avait la rue pour terrain d’expression privilégié et son flux brutal et ininterrompu pour sujet favori.
Allez c’est parti pour la visite!
À sa mort, survenue brutalement à l’âge de 56 ans, Garry Winogrand laisse derrière lui environ 6 500 bobines (soit environ 250 000 images) qu’il n’a jamais vues ainsi que des planches-contacts des années antérieures, qui avaient été marquées mais jamais tirées.
Ainsi près de la moitié des clichés présentés à la galerie du Jeu de Paume n’ont jamais été montrés ni publiés à ce jour.
L’exposition est divisée en trois parties:
1.« Descendu du Bronx » présente des photographies prises en majorité à New York, depuis ses débuts en 1950 jusqu’en 1971.
C’est la partie que j’ai préférée: la grande pomme, du noir & blanc et l’immersion dans la vie quotidienne, on ne se refait pas…
Pour la petite histoire, Garry Winogrand est né en 1928 dans le Bronx, juste avant le krack de Wall Street et le début de la grande dépression. Ses parents étaient tous les deux des immigrés et il s’est très rapidement et exclusivement consacré à la photographie.
Dans cette première section le photographe adopte le grand-angle qui lui permettait d’embrasser un champ large et profond.
2.« C’est l’Amérique que j’étudie » rassemble des travaux réalisés à la même époque mais lors de voyages réalisés en dehors de New York.
Dès la fin des 50’s Garry Winogrand manifeste le désir de partir à la découverte des USA pour « voir ce qui s’y passait ».
Il se définissait alors lui même non pas comme un étudiant en photographie mais comme « un étudiant de l’Amérique ».
3.« Splendeur et déclin » porte sur la période de maturité depuis son départ de New York en 1971 jusqu’à sa mort en 1984 avec des images du Texas et de Californie du Sud, ainsi que de Chicago, de Washington, de Miami et d’ailleurs.
Cette dernière partie fut pour moi la moins intéressante de l’exposition.
Je n’y ai pas retrouvé l’énergie bouillonnante et vibrante des premiers clichés.
Chroniqueur et photographe frénétique, Garry Winogrand ne cherchait pas à délivrer de message mais souhaitait avant tout capter des moments, des expressions et restituer l’énergie de la rue via « une succession d’arrêts sur image » et une grande liberté de cadrage.
C’est ce qui m’a particulièrement intéressé dans son œuvre.
Ses clichés subliment le quotidien en soulignant à la fois sa force, sa spontanéité et son ironie.
Les photographies présentées sont remarquablement servies par une scénographie sobre, élégante et efficace.
Les tirages présentent tous le même format, ce qui évite les mises en avant théâtrales de certains tirages.
Cet aspect m’a plu car il faut alors s’approcher et regarder chaque photo précisément et individuellement afin de pouvoir la découvrir et la déchiffrer.
Garry Winogrand
Galerie du Jeu de Paume
Jusqu’au 8 février 2015.
Le mardi de 11h à 21h.
Du mercredi au dimanche de 11h à 19h.
Fermeture le lundi.
Accès par le jardin des Tuileries, escaliers côté rue de Rivoli.
Partenaire de l’évènement la RATP offre un complément au parcours proposé par le Jeu de Paume en présentant 26 photographies dans 16 stations et gares de son réseau.
(15 de ces photographies ne sont pas présentées au Jeu de Paume).
Chaque cliché étant reproduit plusieurs fois, c’est près de 300 photographies qui se trouvent ainsi présentées & réparties.
Cette année 2014 fut riche en expositions photos & m’a permis d’approfondir mes connaissances en la matière mais également de faire de nombreuses découvertes.
Après l’exposition sur Henri Cartier-Bresson, je me suis orientée vers les expositions retraçant le Paris de la libération (ici & ici), avant de plonger dans le Paris de l’agence Magnum et je termine l’année en beauté avec cette rétrospective.
J’oubliais pour les inconditionnels, la galerie de l’instant présente de manière quelque peu cavalière quelques clichés de Marilyn Monroe jusqu’au 25 février 2015.
J’espère que la visite vous a plu…Et que 2015 sera aussi intéressante et riche en expositions en tous genres.
A bientôt!
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