Bonjour les mouettes,
Le mois de juillet se termine doucement, c’est l’heure du rendez-vous mensuel.
On commence ce bilan avec Mémoire de fille d’Annie Ernaux.
Parfois, je cède à la pression médiatique. J’entends tellement parler d’un livre que ma curiosité est piquée et que je me laisse tenter. J’ai fait quelques jolies découvertes en me penchant ponctuellement sur les livres qui font le « buzz ».
Ici mauvaise pioche.
Je précise que je ne connaissais pas l’auteure avant de lire ce roman. Si j’ai bien compris la majeure partie de son œuvre est autobiographique et elle portait ce livre en elle depuis des années. Voici ce qu’en dit Télérama: « Depuis plus de quarante ans, l’écrivaine se raconte pour tendre à l’autre un miroir. Un traumatisme fondateur restait à exhumer : la honte qui suivit sa première expérience sexuelle. »
Annie Ernaux replonge ici dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme et sur les mois qui ont suivi cette première expérience sexuelle. Il semblerait que l’auteure avait besoin de régler ses comptes avec la jeune fille qu’elle était alors. Le résultat est que je me suis sentie exclue, spectatrice d’une expérience trop personnelle. Je ne suis pas rentrée dans le récit et le pire du pire, je me suis ennuyée. Je reconnais le pouvoir cathartique de l’écriture qui est indéniable et qui peut engendrer des récits émouvants. Ici pour moi, pas d’émotion. Ce récit ne m’a pas intéressée. J’ai eu l’impression que l’auteure aimait parler d’elle, qu’elle écrivait pour elle. Rien de tel pour me faire fuir. Certains parleront du travail sur la mémoire et de portée universelle. Mouais. J’ai refermé ce livre en me disant que je trouvais cette auteure bien prétentieuse et antipathique. C’est curieux d’éprouver ce genre de sentiment pour une auteure sur laquelle on ne connait rien. Peut-être que ceux qui connaissent le reste de son œuvre pourront m’éclairer?
Après cela j’ai commencé une biographie d’Edith Wharton de Diane De Margerie afin d’alimenter mon obsession littéraire du moment. J’ai cependant rapidement arrêté car cette dernière me spoilait les romans qu’il me reste à lire.
J’ai enchaîné avec deux romans de la dite dame. Cela semblait plutôt malin et logique mais l’idée s’est révélée décevante.
Les new-yorkaises nous plonge dans la vie trépidante de Pauline Manford et de sa famille: son mari et sa fille Nona, son ex-mari et le fils né de cette première union et la femme de ce dernier. Pauline jongle avec son agenda de ministre, enchaînant réceptions, réunions de bienfaisance, mondanités et séances de méditation, et tente à l’occasion d’accorder une audience de 15 minutes à sa fille. Cette dernière, semble beaucoup plus lucide que sa mère quant au délitement qui s’empare progressivement de la cellule familiale. Cette hyperactivité fertile et pathétique mettrait-elle des œillères à Pauline? Elle qui déploie une énergie incroyable afin de tout contrôler, notamment pour ce qui concerne l’organisation de la vie familiale, ne se rend pas compte des failles qui fissurent insidieusement cette dernière. Un mari blasé qui s’ennuie et finit par tout faire pour échapper à la vie mondaine étouffante imposée par sa femme, une belle-fille qui semble également à deux doigts de prendre la tangente et une fille taciturne au bord de la dépression…
Bof, bof et rebof. Pauline est tellement à côté de la plaque qu’elle en devient complètement ridicule. Je n’ai pas trouvé que les autres personnages étaient particulièrement bien brossés, certains manquent carrément d’épaisseur et l’ensemble de rythme. Comme souvent tout est histoire d’apparences trompeuses, de non-dits, de désillusion et d’hypocrisie mais cela manque un peu de férocité qui aurait rendu la lecture un poil plus réjouissante à l’instar de L’été (Ici) ou de Chez les heureux du monde (Ici).
Libre et légère
Premier roman d’Edith Wharton écrit à 14 ans (!) après un premier essai rédigé quant à lui à 11 ans (!!).
La jeune et frivole Georgie renonce à son amour pour son cousin Guy Hastings, un peintre sans le sou, afin d’épouser Lord Breton, très âgé et souffrant de crise de gouttes mais fort riche. Voilà le pitch qu’il faut reconnaître audacieux pour un premier roman. Audacieux mais finalement décevant. Je suis un peu embêtée car je n’ai pas aimé cette histoire. Les errances et le désarroi de l’amoureux déchu m’ont ennuyée. Georgie n’a éveillé en moi aucun sentiment…Les personnages manquent de nouveau d’épaisseur. Mais si je remets le roman dans son contexte (âge de l’auteur lors de sa rédaction, époque à laquelle il fut écrit), je me trouve très sévère. Conclusion: je pense avoir enchaîné trop de romans de l’auteure pour continuer à en apprécier toutes les subtilités et le ton critique. J’ai décidé de faire une pause et de remettre à plus tard la lecture de ses autres romans.
La terre qui penche
Après avoir beaucoup aimé Le cœur cousu (Ici) et Le domaine des murmures (Ici), je me suis naturellement tournée vers le dernier livre de Carole Martinez.
Le récit se situe comme pour Le domaine des murmures dans la vallée de la Loue, dans le même château mais deux siècles plus tard (14ème siècle). Ici c’est de nouveau un fantôme qui parle, Blanche. Mais sa voix est dédoublée: dans sa tombe se trouve à la fois la vieille âme qu’elle est devenue au fil des siècles par delà la mort et la petite fille qu’elle était à 12 ans lors de sa mort. Cette dernière raconte son histoire/enfance à la vielle âme qui apprécie d’autant plus ce récit, qu’elle semble avoir tout oublié, notamment les circonstances de son décès. Elle se demande, à l’instar du lecteur tenu en haleine, si ce mystère finira par être dévoilé. Le récit débute alors que notre jeune héroïne a 11 ans. Blanche, orpheline de mère, fille d’un petit seigneur, veut absolument apprendre à lire et à écrire pour réussir à tracer puis broder son prénom car elle pense que cela lui apportera autonomie & liberté. Son père refuse car une femme instruite c’est le diable dans la maison et la marie à un garçon de son âge, simple d’esprit, fils du maître du château des Murmures…Je ne vous en dirai pas plus. Carole Martinez est une fabuleuse conteuse, elle possède un sens du merveilleux sans pareil. Son écriture est envoûtante et poétique. J’ai effectué un joli et intriguant voyage en compagnie de Blanche.
Enfin, les copines m’ont offert Marylin 1962 de Sébastien Cauchon.
Ce livre assez court a été écrit par « un spécialiste », un passionné qui traite sous un angle original les derniers mois de la vie de la star. Ces derniers sont racontés à travers l’intervention de 12 personnes de son entourage. Collaborateurs, employés, proches ou amis fidèles, tous ont en commun d’être rémunérés pour leur service (gouvernante, psy, maquilleur, attachée de presse…) et se succèdent pour nous dresser le quotidien de l’actrice, riche en détails et anecdotes. Ce procédé narratif est intéressant et apporte un éclairage différent de ce que l’on peut lire habituellement. Il existe en effet un nombre incalculable de livres consacrés à Marilyn Monroe. Je pense que tout et son contraire a été publié. Malgré cela je m’attelle à lire le maximum de livres la concernant ainsi que ceux consacrés à ses films et plus généralement ceux traitant du cinéma américain des 50’s et 60’s et sur l’époque qui me fascine.
Quand on aime on est prêt à tout, même à lire Certains l’aiment chaud! et Marilyn de Tony Curtis…^^
Bref, les fans n’apprendront pas grand chose mais ce qui est agréable ici c’est que le duo diabolique souvent exploité, à savoir fantasme/conspiration, n’est pas au cœur du livre. Le lecteur se laisse porter par le récit et enchaine les chapitres. Chacun correspond à un proche de Marilyn et nous éclaire sur la relation qu’il entretenait avec elle et par là sur la personnalité de la star.
Et vous qu’avez-vous ou qu’allez-vous emporter dans vos valises?
Une belle découverte à partager? Je compte sur vous.
Bonne lectures et à bientôt!
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