Bonjour les petits moineaux,
Aujourd’hui un format d’article inhabituel sur le blog, un bilan mensuel de lecture. Janvier a été riche en belles découvertes, ce qui m’a décidée à opter pour ce format.
Voici donc le hors-série de Janvier 2016!
J’ai essayé durant ce premier mois de l’année de dégager un peu plus de temps pour lire (Les nuits courtes et les trajets en métro sont venus me donner un coup de pouce ^^) mais je ne suis pas sûre de pouvoir réitérer ce format chaque mois. De plus j’ai enchainé les bonnes lectures (5 à la suite, Julien Lepers si tu me lis), ce qui est quand même plutôt rare. C’est l’occasion qui fait le larron, aussi profitons-en!
A la suite de mon bilan lecture de 2015, plusieurs d’entre-vous (Merci encore et surtout continuez!), ont partagé certains de leurs coups de cœur. J’ai décidé de commencer l’année en lisant 2 « recommandations », facilement récupérées à la médiathèque.
Le premier livre m’a été conseillé par Coco du blog pas@pas de Chat (Click) et s’intitule le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon.
Ce livre m’a plongée dans l’univers ultra logique et décalé d’un ado presque comme les autres.Celui de Christopher « 15 ans, 3 mois et 2 jours » qui connaît « tous les pays du monde avec leurs capitales et tous les nombres premiers jusqu’à 7 507 ». Christopher vit seul avec son père, sa mère est morte d’une maladie de cœur quand il avait treize ans. Christopher aime les voitures et les aliments rouges, Toby, son rat apprivoisé, les horaires, et les mathématiques. Il n’aime pas le jaune et le brun, les aliments qui se touchent dans une assiette, parler à des inconnus et les histoires drôles, parce qu’il ne les comprend pas. Christopher est autiste, cela le lecteur le devine rapidement même si l’auteur n’utilise à aucun moment ce mot.
La vie de Christopher va être bouleversée par un la découverte un matin, du caniche de sa voisine, mort, une fourche plantée dans le ventre. Christopher trouve cette mort injuste et se demande qui l’a tué et pourquoi. Il décide de mener l’enquête, contre l’avis de son père. La lecture de ce roman singulier a été pour moi réjouissante.
La forme du récit est originale, complétée de jeux, croquis, cartes et schémas. Ce livre est amusant, certains passages désopilants. Un très bon moment de lecture.
Le second, le cœur cousu de Carole Martinez, m’a été suggéré par Cloc du blog le poisson panneau (Click).
Ce premier roman publié en 2007 a été récompensé par de nombreux prix.
Ce livre c’est l’histoire de Frasquita qui vit dans une petit village du sud de l’Espagne. Elle appartient à une lignée de femmes qui se transmettent depuis la nuit des temps, au moment de la puberté, des prières magiques aux vertus multiples et une boite mystérieuse qui doit être ouverte 9 mois après avoir été reçue, sous peine de voir son contenu disparaître. Cette boite s’avèrera contenir pour Frasquita, un nécessaire de couture qui va lui permettre de coudre/recoudre bien d’autres choses que des tissus…Après avoir été jouée et perdue par son mari, elle décide de quitter le village avec ses enfants. A partir de là nous suivons leurs pérégrinations, ponctuées d’aventures et teintées de magie.Ce conte magico-initiatique-romanesque est raconté par la dernière des filles de Frasquita, Soledad, qui a très peu connu sa mère. Une mère qui ne lui a jamais beaucoup porté d’intérêt et qu’elle tente de s’approprier en nous la racontant.
Une chouette découverte qui m’a transportée dans un monde de magie et de superstitions servie par un récit fluide et une écriture pleine de poésie.
J’ai continué en piochant des titres de ma PAL, histoire de rayer quelques lignes de cette liste qui n’en finit pas.
Et comme évoqué lors de mon bilan 2015 j’ai lu la nouvelle traduction de Rebecca de Daphné Du Maurier.
Écrit en 1938, adapté dès 1940 par Alfred Hitchock, ce livre nous raconte l’histoire d’une jeune américaine, naïve et timide en vacances en Monte-Carlo. Enfin vacances c’est vite dit car elle est en fait la dame de compagnie d’une vieille commère, Madame Van Hopper. Elle y croise Maxime de Winter, un aristocrate anglais récemment veuf. Ils se côtoient durant la grippe qui confine Mme Van Hopper dans sa chambre. Et très vite Maxime demande la jeune fille en mariage.
Après leur voyage de noces, le couple s’installe à Manderley, un somptueux château situé dans la campagne anglaise où bidule (Ah oui j’ai oublié de vous dire que notre héroïne n’a pas de prénom) est persuadée qu’elle va vivre un conte de fées. Oui mais voilà, c’était sans compter sur la charmante Madame Danvers, l’intendante in chief. Cette dernière n’accepte pas que la nouvelle venue prenne la place de son ancienne maîtresse adulée, la fameuse Rebecca, et va tourmenter Machine. La vie à Manderley ne s’annonce vraiment pas facile, chaque pièce semblant hantée par le fantôme de Rebecca.
Doutes? Hypothèses? Rêves? Trucmuche serait-elle victime de son imagination?
Ce roman à l’ambiance quasi fantastique (Qualifié de gothique dès sa parution) est envoûtant et hypnotique. L’auteure enveloppe son récit d’un mystère captivant omniprésent et crée une intrigue pour le moins déroutante. Je pourrais développer et en écrire des tartines mais ce serait gâcher un peu le plaisir de découverte pour celles et ceux qui ne connaitraient ni le roman ni le film.
Conclusion: je vous le conseille fortement.
Afin de ne pas m’arrêter en si bon chemin, j’ai enchainé avec le recueil de nouvelles intitulé La poupée, regroupant les nouvelles de jeunesse de Daphné Du Maurier, écrites alors qu’elle avait entre 20 et 25 ans. Prends ça dans ta face.
« C’est en 1928 qu’a été écrite La Poupée — dont le recueil tire son nom —, qui ne trouva pas alors d’éditeur tant elle fut jugée scandaleuse ».
« So shocking » !
En même temps, il y a de quoi déstabiliser plus d’un lecteur, je vous le concède mais n’en dirai pas plus…Si ce n’est qu’il est question dans ces nouvelles de mensonges, de secrets honteux, de pulsions, de désirs et de songes. Le tout est décrit dans un style mordant et avec une grande maîtrise de la narration. L’ambiance recrée est parfois inquiétante, le plus souvent troublante et dérangeante.
Je finis avec HHhH, premier roman de Laurent Binet dont le titre est l’acronyme allemand de « Himmlers Hirn heißt Heydrich », soit « le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich ». Ce livre a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2010.
Le livre raconte la vie de Reinhard Heydrich, tristement célèbre pour avoir été le chef de la Gestapo, celui des services secrets, et l’un des planificateurs de la solution finale. Il nous fait également le récit de la tentative d’assassinat menée contre lui depuis Londres, par le gouvernement tchécoslovaque alors en exil. En effet, Heydrich bénéficiait de la pleine confiance de l’état major nazi et avait reçu comme promotion d’être envoyé à Prague comme « protecteur » pour y remettre de l’ordre. Hitler avait estimé que la résistance tchèque y était beaucoup trop active. Heydrich prit son rôle à cœur et éradiqua cette dernière avec brutalité, ce qui lui valut le surnom de « bourreau de Prague ». Nous sommes en présence d’un récit d’un évènement historique et de personnages réels. Mais l’auteur intègre également des notes/mini chapitres, sortes de parenthèses, qui éclairent le lecteur sur son processus d’écriture. Il accompagne ainsi le déroulement des faits en révélant ses doutes et questionnements sur la bonne démarche à adopter pour raconter l’histoire. Nous découvrons ainsi la lutte menée afin de ne pas céder à la tentation du romanesque qui l’a titillé pendant l’écriture, son obsession pour le sujet et ses conséquences sur sa vie privée.
Comme pour La septième fonction du langage (Click), le récit est maitrisé, captivant et instructif.
Voici venu la fin de ce hors-série spécial littérature.
Je croise les doigts afin que le mois de février soit tout aussi riche.
Et vous, que lisez-vous?
A bientôt.
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