Bonjour les mésanges,
Un second article LECTURE pour le mois de février, avec quelques jours de retard, dans lequel j’ai choisi de vous parler de 4 romans.
Venez voir!
Un dimanche à Ville d’Avray de Dominique Barbéris
Deux sœurs se retrouvent un dimanche après-midi au début du mois de septembre, pendant l’une de ces journées où l’on passe tranquillement de l’été et l’automne. La narratrice, parisienne, est venue voir son aînée et la retrouve dans le jardin de sa maison cossue de Ville D’avray. Ces retrouvailles sont pour la narratrice prétexte à nous plonger dans des épisodes de leur enfance et pour la sœur ainée propices à la confidence.
Enfermée dans sa vie confortable, sans surprise et routinière, cette dernière confie que sa vie a été bousculée par une rencontre imprévue. Une rencontre qui lui a fait se demander ce qui lui restait à attendre de cette vie. Plus que le récit de cette rencontre qui n’a rien d’exceptionnel, c’est ce qu’elle a engendré chez elle qui est intéressant.
L’auteure nous fait part du tiraillement que subit ses personnages entre désir, doute, curiosité et peur. Et tout ceci nous parle forcément. Que celui qui n’a jamais douté ou remis en question ses choix me jette la première pierre…
L’autrice explore également la relation entre deux sœurs que la vie a éloignées et retranscrit parfaitement la nostalgie qui nous prend le dimanche.
[Je ne sais pas vous, mais je n’ai jamais aimé le dimanche. L’ennui ressenti pendant l’enfance puis plus vieille le sentiment d’une journée qui passe trop vite malgré mes tentatives souvent un peu désespérées de vouloir charger cette journée. Je me sens souvent un peu perdue le dimanche matin, je veux faire mille choses, aller marcher, cuisiner, tricoter, lire afin d’exploiter au maximum ce temps libre…Et parfois je suis paralysée par ces envies multiples à combler. Je m’égare…]
Ce livre est une petite pépite emplie de douce mélancolie qui parle joliment de l’enfance, du renoncement et de l’attente. Que savons-nous vraiment de nos proches? Qui nous connait vraiment?
Un roman court, tendre et sensible.
Patient zéro de Luc Périno découvert grâce à Ghislaine alias Lounatine
Le patient zéro est le malade à l’origine de l’épidémie.
L’histoire a très souvent célébré les médecins mais a malheureusment très rarement mentionner les patients dont l’étude des troubles a permis de nouveaux diagnostics et de nombreuses découvertes médicales dans les domaines les plus variés – neurologie, psychiatrie, chirurgie – . Présentées comme des nouvelles ces 19 histoires de patients zéro tentent de réparer cette injustice en remettant le patient au centre des découvertes médicales. Force est de constater que le destin de ces illustres inconnus a souvent été celui de cobaye ou de martyr, plus rarement de miraculé. J’avais tenté à deux reprises de le lire et il m’était « tombé des mains ». J’ai récidivé en version audio plus digeste. Non pas qu’il ne soit pas interessant, je l’ai trouvé passionnant. Mais le format audio s’est révélé plus adapté à ma consommation actuelle. Une mine d’informations parfois hallucinantes. On apprend ainsi comment une attraction foraine a donné naissance à l’anesthésie.
Merci Ghislaine pour cette chouette découverte.
Grande couronne, premier roman de Salomé Kiner (clic)
Quelle claque! Attention je préfère indiquer, sans déflorer l’intrigue, que ce livre pourra en déranger plus d’un.e. L’éducation sentimentale version trash.
Notre héroïne – et narratrice – est une adolescente, collégienne, de la fin des années 90. Elle vit dans une (trop) paisible banlieue pavillonnaire et qui n’a qu’une envie: s’échapper, devenir hôtesse de l’air ou avocate, mais avant cela s’acheter des vêtement et des accessoires de marque. Il faut bien s’intégrer, appartenir à la bande, ressembler à ses amis, s’acheter les mêmes baskets. Merci la société consumériste qui nous dicte des besoins de conformisme. En une année, sa vie de va être chamboulée. Elle va être confrontée brutalement aux réalités d’adultes, perdre ses illusions sur ses parents, connaitre ses premières expériences sexuelles et professionnelles. Sa hiérarchie des événements reste cependant celle d’une enfant. Un fait anecdotique devient un drame dans son esprit alors que des choses beaucoup plus graves sont passées au second plan. La narration à la première personne est celle d’une adolescente, sans filtre. Malgré tout cela elle ne se présente jamais en victime et reste très attachante. Je l’ai lu d’une traite.
La volonté de Marc (-chouchou-) Dugain
Dans ce roman Marc Dugain raconte pour la première fois son père, mort il y a 36 ans, dont la vie fut particulièrement romanesque. C’est un sublime portrait d’homme et de père. Un portrait pudique et sensible. Cette histoire du père est ponctuée en arrière-plan de l’Histoire qui tapisse les existences.
Ce n’est pas simplement l’histoire de son père, c’est l’histoire de la France. La petite et la grande Histoire s’entremêlent. C’est passionnant et enrichissant. C’est aussi un peu l’histoire de comment il est devenu Marc Dugain.
Marc Dugain est un incroyable conteur. J’ai dévoré ce très beau livre.
Retrouvez, du même auteur, mon avis sur l’avenue des géants ICI, Ils vont tuer Robert Kennedy ICI, La malédiction d’Edgar ICI
Et vous? Une pépite à partager?
A bientôt,
Laisser un commentaire