Bonjour les mésanges,
Je renoue peu à peu avec la lecture et reviens enfin en parler ici.
Que de jolies découvertes durant ce premier trimestre!
C’est très encourageant et cela me met du baume au cœur.
J’ai très envie de partager tout cela avec vous.
Venez voir!
=> Cécile Coulon, Une bête au paradis. Éditions de l’Iconoclaste. (Clic)
Prix littéraire Le monde 2019
Cécile Coulon a bientôt 30 ans mais déjà 7 romans de publiés, entre autres.
Cécile Coulon je l’ai découvert par (heureux) hasard avec Le roi n’a pas sommeil.
Grosse claque dont je vous avais parlé ici.
Je vous avais également parlé de Trois saison d’orage ici et de Méfiez-vous des enfants sages là.
Depuis je dévore ses récits avec parcimonie. Comment ça, cela ne veut rien dire? Je m’explique. Je m’en garde sous le coude. Je ne lis pas forcément les livres à leur sortie. Je fais des réserves. Je fais pareil avec les livres d’Alexandre Dumas. Avec lui et son incroyable production, j’ai encore un peu de marge.
Nous sommes ici dans une ferme isolée située au bout d’un chemin de terre et surnommée le paradis. Dans ce domaine vit Louis, pièce rapportée fracassée ou plutôt recueillie, qui gravite autour de Gabriel et de sa sœur Blanche élevés par leur grand-mère Émilienne. Et puis il y a Alexandre.
[Passion-Trahison-Chagrin-Folie]
Dans ce roman il est questions de désirs, ceux d’une adolescente qui devient femme dans cet environnement rural mais aussi et souvent, de fantômes.
Des fantômes encombrants et omniprésents.
De nouveau l’écriture est solide mais garde cette fluidité impressionnante caractéristique qui m’avait interpellée dans Le roi n’a pas sommeil.
Un livre puissant, organique et déroutant.
Le drame est là, sous-jacent, prêt à surgir. L’écriture distille un élément inquiétant indéfinissable mais définitivement présent. Ce qui me rappelle un peu les romans de Laura Kasischke.
Âmes sensibles s’abstenir, mais cela serait dommage.
=>La vie devant soi de Émile Ajar, alias Romain Gary.
Prix Goncourt 1975.
C’est mon premier Romain Gary et je pense avoir fait une super bonne pioche.
Ce roman est la chronique de l’immeuble d’un quartier populaire de Paris (Belleville) et de ses habitants par Momo, un jeune arabe qui vit avec Madame Rosa. Madame Rosa est une dame âgée de 65 ans quand débute le roman. Elle pèse 95 kilos, elle vit au 6ème étage sans ascenseur. Elle est juive et asthmatique. Madame Rosa est une femme coquette qui tous les dimanches porte ses plus beaux habits. C’est une ancienne prostituée qui a survécu à la déportation et qui a créée un sorte de pension de famille où elle recueille des enfants de prostituées, dont Momo, depuis qu’elle-même n’exerce plus cette activité.
Le style du narrateur, Momo, m’a déconcertée. Il oscille entre drame et humour tout en décrivant une réalité sociale dure et violente, notamment la condition des immigrés de la France des années 70. Momo fait preuve d’un fatalisme et en même temps d’une naïveté qui sont extrêmement perspicaces. Il parle simplement du racisme, de la prostitution. Un style percutant « Moi je pense que l’on ne respecte pas assez les vieilles pu… » mais qui reste supportable car il sort de la bouche d’un ado sensible qui fait preuve d’une incroyable lucidité.
C’est un livre inclassable.
C’est une magnifique histoire d’amour.
A lire de toute urgence si cela n’est pas déjà fait.
Comme a dit Caryl Férey dans La Grande Librairie « ça envoie des boulets du début jusqu’à la fin« .
=> Les sept morts d’Evelyn Hardcastle de Stuart Turton.
Éditions Sonatines (clic)
Je ne sais plus comment j’ai découvert ce livre et c’est bien dommage car j’aurais remercié chaleureusement la personne qui m’a donné envie de m’y plonger. J’ai attendu 2 mois qu’il soit enfin disponible à la médiathèque, ce qui est souvent très bon signe. Je vais être rapide car je ne voudrais pas trop en dire et gâcher le plaisir de ceux qui liront ce roman policier d’un nouveau genre. On pourrait penser que cela commence par un classique Who Done it et puis on est pris par surprise dans une incroyable spirale. C’est un peu magique, totalement atypique. C’est bluffant et déconcertant. C’est extrêmement bien construit. La trame de ce livre est dense et intelligente.
Évitez de lire la quatrième de couverture et plongez dans ce roman. Vous m’en direz des nouvelles!
Je passe rapidement sur Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin. Éditions Guérin (clic)
J’ai récemment, et pour la première fois, parcouru deux mini tronçons du Chemin de Saint Jacques et j’étais en quête de témoignages. La marche prend une place de plus en plus importante dans ma vie et il est toujours interessant de découvrir les motivations, les déconvenues et les conseils d’autres marcheurs. Une lecture agréable mais qui ne me laissera que peu de souvenirs.
Je termine avec Rien n’est noir de Claire Berest aux Éditions Stock. (clic)
Avant ce livre Frida Kahlo était pour moi une quasi inconnue. Soit une peintre mexicaine aux vêtements chamarrés et aux fleurs chatoyantes dans les cheveux, incarnée au cinéma par Salma Hayek. Une femme dont l’image est arrivée jusqu’à moi via cette intarissable et insupportable Frida Mania qui nous submerge depuis quelques années. Et puis je suis tombée sur le podcast de Claire Berest sur France Culture, auteure du livre. Après cette écoute, je me suis rapidement plongée dans la lecture du récit. Je pense que ce livre n’apprendra rien à ceux qui connaissent déjà l’artiste, son œuvre et sa vie tumultueuse. Pour moi qui ne connaissais rien d’elle, ce livre a constitué une belle porte d’entrée vers la découverte de la femme qui se cache derrière des tableaux colorés.
Ce livre nous parle avant tout de sa relation dévorante avec Diego Rivera, artiste idolâtré au Mexique avec qui elle se mariera deux fois. Et le moins que l’on puisse dire est que ce mec là, elle l’avait dans la peau. Frida est une amoureuse ardente, excessive et inconditionnelle. Cet amour fou est leur matière première. L’auteure nous parle du dialogue qui se noue entre les deux artistes et de leur fascination mutuelle.
Le style n’est pas renversant mais le récit est passionnant et transpire de l’immense admiration de l’auteure pour l’artiste. Dans ce livre, rien n’est noir effectivement.
Chaque partie du livre porte le nom d’une couleur primaire bleu, rouge et jaune et ces couleurs sont ensuite nuancées pour donner un nom aux différents chapitres (rouge agrume, rouge sang…).
Ce livre m’a inspiré la première série de Grigris dont je vous ai parlés la dernière fois et que vous pouvez retrouver ici.
Et vous? Qu’avez-vous lu récemment? Des conseils? Des coups de cœur?
Dites-moi tout!
A bientôt,
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