Bonjour les petits rouge-gorges,
Aujourd’hui c’est jour de fête pour Bibi qui se fait plaisir en vous parlant d’un film avec Marilyn Monroe, Les désaxés/The Misfits de John Huston sorti en 1961.
Pourquoi ce film? Parce que je viens de le voir sur grand écran ( Réédité pour la première fois en version numérique restaurée) et que c’est bien connu, l’occasion fait le larron.
Sérieusement, il s ‘avère que c’est étonnement le premier film avec MM que j’ai vu. ( J’ignore volontairement « All about Eve » et là forcément tous les cinéphiles se mettent à hurler, car MM y tient un micro rôle).
Avec le recul, soit 15 20 films plus tard, je me dis qu’il est bien curieux de démarrer un culte la filmographie de Marilyn avec ce film, qui est loin de ce que l’on pourrait appeler un classique du genre et qui sera le dernier film de l’actrice.
(Une petite pensée pour les 35 minutes de l’inachevé « Something’s got to give« , tourné avec Dean Martin, si c’est pas malheureux).
A la réalisation nous avons donc John Huston, au scénario Arthur Miller et en guise d’anti-héros Clark Gable, Marilyn Monroe, Montgomery Clift & Eli Wallach (Et non il n’a pas uniquement incarné le rôle du truand).
➸ The Pitch
L’histoire qui se situe dans le Nevada ( Précisément à Reno, capitale du divorce) est celle d’une jeune femme paumée, fraichement divorcée, Roslyn, qui au hasard d’une rencontre va suivre et s’attacher à trois hommes tout aussi meurtris/égarés qu’elle.
Guido (Eli Wallach) est un veuf, ancien pilote de l’armée de l’air pendant la guerre, qui joue ici les garagistes et les chasseurs de mustangs avec son acolyte, Gay (Clark Gable). Ce dernier est un cow-boy vieillissant, témoin d’un autre temps qui semble incapable de s’adapter ( « Avant les jeunes montaient des chevaux maintenant ils montent des scooters… ») et qui est passé à côté de sa vie, surtout à côté de celle de ses enfants. La dernière pièce de ce quatuor bancal est incarnée par Perce (Montgomery Clift) jeune champion de rodéo déjà bien usé à la recherche de réconfort maternel.
Ces 4 protagonistes trainent leur existence miteuse ( Aussi miteuse que le blouson d’aviateur « bullet proof » de Guido).
La fine équipe me diriez-vous!
Cette rencontre va rapidement prendre la forme d’une errance collective, d’une dérive calamiteuse & pathétique où chacun tente de dissimuler sa solitude et où les trois hommes vont développer une relation particulière avec Roslyn.
➸ Un contexte d’enfer ou des conditions optimales avec un trio qui pète le feu.
◬ Le scénario est écrit par le dramaturge Arthur Miller pour sa femme, Marilyn Monroe. Il souhaite ainsi offrir un grand rôle dramatique à celle qui souffre de son statut de sex-symbol. « J’avais écrit ce film pour que Marilyn se sente bien. Et finalement, il l’a anéantie. Mais en même temps, je suis content qu’il ait été fait, parce qu’elle rêvait d’être prise au sérieux en tant qu’actrice », raconte Arthur Miller dans un entretien.
Risky business donc, car le scénario est aussi une indéniable mise en abyme de la fragilité de l’actrice qui est alors en grave dépression. En effet les interrogations de Roslyn font étrangement (douloureusement?) écho à celles de l’actrice qui l’incarne.
Cette dernière s’absente régulièrement et impose pendant le tournage la présence de sa coach, Paula Strasberg ( Véritable gourou celle-là, tsss).
Ce qui a le don d’agacer fortement l’équipe.
L’actrice finit par tomber malade et se retrouve dans une clinique de Los Angeles. On perd du temps et forcément de l’argent, l’épuisement gagne tout le monde (réalisateur et acteurs) et les tensions augmentent…Nice!
◬ Clark Gable accuse de son côté ses 59 ans alors que les conditions de tournage ( Notamment la chaleur écrasante du désert) nécessitent une certaine endurance physique qui lui fait désormais défaut. Et bon on l’a dit plus haut, il enrage des fréquentes absences de MM. (Qui n’est pas non plus au top de sa forme, la preuve en image).
◬ Quant à Montgomery Clift, il se relève à peine d’un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie et qui semble avoir développé (renforcé?) une forte inclinaison pour la boisson.
Tournage pour le moins chaotique, et ce n’est pas fini.
En effet, difficile de ne pas évoquer cette « malédiction » qui semble frapper le film depuis le début et qui continue à faire des siennes après la fin du tournage.
Tout d’abord, le film est un échec public et critique.
Le couple Miller-Monroe se sépare.
Et Clark Gable meurt le 16 novembre d’une crise cardiaque ( Soit 15 jours après la fin du tournage, avant la sortie du film, alors que sa femme est enceinte) .
( Certaines mauvaises langues diront que le film l’a épuisé et mettront en cause à la fois les cascades qu’il tenait à réaliser lui-même, et l’attitude de Marilyn).
Revenons au film, à ces deux heures sans répit où, à aucun moment, l’ambiance ne s’allège. Pas même lorsque l’alcool enivre, bien au contraire.
Pour résumer je dirais que Les désaxés est une film troublant, tragique et bouleversant de fragilité.
Une œuvre émotionnellement puissante où éclate la solitude des 4 comparses.
Je n’en dirait pas plus, si ce n’est que la fin est CHEVAL-eresque. ( Elle a osé ^^).
Ça donne envie, non?
A bientôt!
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