Bonjour les toucans,
Le dernier bilan lecture date de fin janvier.
Shame. Shame. Shame…
Alors qu’en 2017 j’avais réussi à vous présenter un bilan mensuel, 2018 s’avère beaucoup plus chaotique.
Grâce à Ortisse du Blog Cam & Drey bricolent (clic), j’ai eu envie de reprendre cette catégorie à l’abandon depuis 6 mois afin de vous parler des 7 livres lus depuis février. Merci à elle et rassurez-vous, je vais tenter d’être synthétique.
La pierre de lune de Wilkie Collins
J’ai ouvert ce livre après avoir lu qu’il était considéré comme le premier roman policier moderne de langue anglaise. Le nœud de l’histoire est la disparition d’un diamant merveilleux (et maudit) venu des Indes, dans des circonstances évidemment très mystérieuses. Cette disparition donne lieu à une série de narrations qui tentent de mener le lecteur vers la vérité. Ainsi douze témoins et protagonistes partagent leur de point de vue sur l’affaire. Je suis fan de cette thématique et de ce type de schéma, généralement divertissant et réjouissant. D’autant plus qu’ici le ton n’est pas dénué d’humour voire d’autodérision. La qualité de la structure narrative est de plus indéniable. Je vous accorde que depuis ce parti pris a été maintes fois utilisé mais ce roman est sorti en 1868! (publié alors en feuilleton hebdomadaire). SO RESPECT! Cette histoire ne me laissera pas une marque indélébile et je lui reconnais quelques longueurs cependant il est important de connaître les origines du genre et de reconnaître le talent narratif de ce roman au charme un poil suranné mais qui a bien fonctionné sur moi.
Après cela j’ai eu envie de voyager dans le temps et me suis plongée dans La chambre des dames de Jeanne Bourin, saga familiale qui nous conte l’histoire des Brunel orfèvres à Paris pendant le XIIIème siècle.
Saga + Moyen Âge + Paris= tout ce qui faut pour s’évader et passer de très bons trajets en RER. Les femmes, les pulsions et passions amoureuses -dévastatrices- sont au cœur de ce roman. Si vous cherchez un roman historique classique vous serez déçus. J’avoue sans honte avoir vibré avec ces héroïnes. Les passions interdites nourrissent mon côté midinette. Bien évidemment il faut ajouter à cela une série d’événements dramatiques et douloureux. Cette lecture m’a suffisamment plu pour me donner envie de poursuivre avec la lecture du Tome 2, Le jeu de la tentation. Tout un programme!Hihhihi…
Dolce Agonia de Nancy Houston
Douze personnes passent ensemble une soirée de Thanksgiving. Elles ont été conviées par Sean Farell écrivain et universitaire et font toutes partie de son entourage proche: amis, voisins, anciennes compagnes. Les chapitres qui racontent la soirée de Thanksgiving alternent avec des projections dans le futur où le narrateur n’est autre que Dieu lui-même. Ce dernier nous révèle les destins des protagonistes et les circonstances de leur mort. Le temps qui passe, les cycles de la vie et la traversée de l’existence sont les grandes lignes directrices de ce roman. Amours, drames, vieillissement et mort, ces thèmes sont abordés à travers les pensées et les souvenirs des différentes convives, le huis clos ainsi créé étant propice à l’étude humaine. J’ai lu ce livre très rapidement mais je suis totalement passée à côté. Pour être honnête j’ai trouvé cette accumulation de petits malheurs et grands drames du quotidien trop sombre et il m’a même déprimée. J’ai l’impression que chaque personnage a vécu 3 vies pour connaitre autant de drames. L’auteure a peut-être ici eu la main un peu lourde. A côte de ce livre les aventures de la famille Ingalls sont euphorisantes. Cela ne remet pas en cause le talent et la maîtrise de l’auteur qui réussit un pari ambitieux autour d’une construction narrative élaborée mais ces moments d’introspection censés susciter de profondes réflexions n’ont trouvé aucune résonance en moi.
L’exercice est parfaitement maîtrisé mais la démonstration ne m’a pas convaincue.
Faire mouche est un court roman de Vincent Almendros.
Après une longue absence Laurent retourne à contre-cœur dans son village natal à l’occasion du mariage de sa cousine.
Je vais être très rapide. Ce livre m’a agacée. Désolée mais je suis une lectrice sensible et exigeante qui n’aime pas trop se faire balader. Et ici j’ai eu l’impression, peut-être à tort, de m’être bien fait promener. Ambiance soit disant lourde et oppressante qui monte crescendo jusqu’à la fin « coup de poing » tellement attendue. Ce n’est pas tant que ce genre de récit et de développement n’est pas ma came c’est plutôt qu’ici j’ai vraiment senti qu’on tentait de m’endormir pour me réveiller en sursaut et c’est assez désagréable. Nonobstant le style est concis, maîtrisé, glaçant et efficace.
La tresse de Laetitia Colombani
Ce premier roman n’est pas passé inaperçu, on peut même dire qu’il a fait un carton. Plusieurs d’entre-vous me l’ont conseillé aussi j’ai décidé de m’y plonger malgré mes craintes.
Ce roman raconte le destin croisé de trois femmes vivant chacune sur un continent différent. Sarah est une brillante avocate de Montréal qui a toujours privilégié sa carrière. Giulia est une jeune sicilienne qui travaille dans l’atelier de confection de perruques de son père. Quant à Smita elle appartient à la caste des intouchables en Inde. Le dénominateur commun de ces trois destinées va être le cheveu et veuillez excuser ce jeu de mot bien pourri mais l’ensemble est malheureusement capillotracté!
Les victimes qui s’anticipent, les volontés qui soulèvent les obstacles, les « Regardez! Tout est possible! » pourquoi pas mais ici tout est caricatural. Je peux essayer de comprendre l’engouement mais je ne le partage pas du tout.
Si un inconnu vous aborde de Laura Kasischke
Pour ceux qui ne le savent pas encore Laura Kasischke est une de mes auteures préférées.
J’ai pris un plaisir immense à me plonger dans chacun de ses romans et j’étais vraiment impatiente de lire ce recueil de nouvelles. J’ai été de nouveau déstabilisée par la tension constante parfois asphyxiante caractéristique de son style. Le développement inquiétant et glaçant des intrigues m’a déroutée. Il faut savoir que sa maîtrise du suspens et sa manière de faire surgir l’horreur dans les situations les plus banales sont éprouvantes pour le lecteur. La lecture est inconfortable et malaisante. Et je dois être un poil masochiste car j’ai adoré ça. Pour moi c’est une auteure incontournable.
Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaître
Ce livre est la suite de Au revoir là-haut prix Goncourt de 2013 (clic) et des pérégrinations de la famille Péricourt.
Pierre Lemaître je l’aimais déjà avant ce livre et je l’aime toujours autant aujourd’hui. J’aime l’auteur et j’aime le bonhomme.
Après l’histoire d’une arnaque aux monuments aux morts pendant la première guerre mondiale, il nous raconte ici celle de la vengeance d’une femme ruinée, Madeleine Péricourt sur fond de crise de 29 et de montée du nazisme. Même si l’intrigue n’est pas aussi développée et le style beaucoup moins lyrique, je n’ai pas pu m’empêcher d‘avoir une petite pensée pour la plus chouette de toute les histoires de vengeance: celle d’Edmond Dantès alias le Comte de Monte Cristo. Et c’est peu dire si vous savez qu’Alexandre Dumas est l’auteur qui a changé ma vie. Comme pour le 1er opus la scène d’ouverture est magistrale et détonante. Je me suis fait happée et j’ai dévoré ce gros roman divertissant.
Et voilà une présentation pour le moins hétérogène.
Avez-vous lu certains de ces livres? Qu’en avez-vous pensé?
Et qu’allez-vous mettre comme munitions dans la valise des vacances, humm? Racontez-moi tout!
A bientôt,
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