Bonjour les moineaux,
Le mois de Janvier triste, gris et humide se termine enfin.
Vous savez ce qui vous attend…
Ce mois-ci trois romans sont au programme.
Un roman islandais, un second canadien et un roman français pour terminer.
J’ai découvert Auður Ava Ólafsdóttir avec Rosa Candida, premier roman pour lequel j’avais eu un coup de cœur. Le second, L’Embellie, m’avait beaucoup moins convaincue. J’ai retenté ma chance avec Ör (2017), ce cinquième livre publié en France par Zulma.
Il est ici question d’un homme déboussolé, solitaire et malheureux, de cicatrice, de réparation et de voyage. Cet homme n’a pas encore 50 ans mais presque. Un peu avant son anniversaire il décide de tout quitter et de partir dans un pays catalogué dangereux qui se relève difficilement de la guerre, pour y disparaître et en finir avec sa petite vie. Sa volonté de mourir est évoquée dés le départ, de manière simple et détachée. Il n’en fait pas un drame. Jusque-là ça va à peu près. C’est après que cela se gâte.
Une fois arrivé dans ce pays d’orient qui reste indéfini pour le lecteur, il se met à rafistoler toute la ville, notamment à l’aide de la perceuse qu’il avait eu la bonne idée de prendre avec lui (mouais). Cette occupation se révèle cathartique.
Je n’ai pas adhéré au développement de l’intrique qui voit le personnage progressivement minimiser ses problèmes qui lui apparaissent bien dérisoires face aux souffrances vécues par la population survivante de ce pays dévasté.
Le récit est trop naïf, trop factice et surtout trop métaphorique.
Au vu des critiques dithyrambiques quasi unanimes il faut croire que peu de personnes ont appréhendé cette lecture sous le même angle que moi ^-^.
La femme comestible (1969) est le 1er roman de Margaret Atwood, auteure à qui l’on doit également La servante écarlate, roman récemment adapté en série qui a fait un petit carton mérité si vous voulez mon avis.
Mais revenons au livre qui nous intéresse.
Nous sommes dans les années 60 et suivons Marian, une jeune femme autonome, bien sous tous rapports, raisonnable et censée et qui après l’annonce de ses fiançailles va se mettre à agir étrangement. Elle ne semble pas vraiment s’apercevoir au départ de ces changements d’attitude et ce n’est que très progressivement qu’elle finira par se rendre compte que ce mariage la perturbe énormément. Elle est à ce point déstabilisée qu’elle développe des troubles alimentaires et ne parvient plus à s’alimenter normalement. Toute forme de nourriture va bientôt l’écœurer au point qu’elle n’arrivera plus à avaler quoique ce soit. Mais que se passe t-il? Marian en vient à se demander si elle est normale.
Elle finira par se rendre compte que le schéma de vie conventionnelle qui l’attend (mariage=> arrêt du travail => grossesses) n’est pas ce qu’elle désire. Elle ne souhaite se plier ni aux attentes de la société, ni à celles de son fiancé et va devoir trouver sa propre voie et s’affirmer afin d’éviter de se faire manger par les autres et reprendre le contrôle de sa vie.
C’est rapidement résumé mais l’idée principale est bien là.
L’écriture est fluide et le récit est habilement construit. Le tout est saupoudré d’un humour grinçant et d’une juste dose d’ironie et d’absurde. J’ai cependant trouvé l’ensemble trop long et le rythme trop lent. Les « pétages de plomb » de Marian sont assez jubilatoires car complétement insensés mais j’ai un peu peiné pour finir la lecture. Je suis partagée.
L’erreur serait d’oublier de remettre le livre dans son contexte et son époque. Cette idée de cannibalisme moral métaphorique est parfaitement illustrée et l’auteur dénonce subtilement au passage la société consumériste déjà bien installée. A mettre dans la PAL mais pas forcément en haut de la liste.
Quelqu’un d’autre (2002) de Tonino Benacquista.
Qui n’a jamais rêvé de changer de vie et de devenir quelqu’un d’autre?
C’est ce pari fou que se font les deux protagonistes quadragénaires et un poil désabusés de notre histoire, après une partie de tennis qui les a réunis par hasard. Ils se sont donné rendez-vous, non pas place des grands hommes dans dix ans, mais dans 3 ans avec comme « contrainte » d’être devenu quelqu’un d’autre.
Un point de départ ambitieux et plutôt prometteur mais qui sera suivi de développements un poil capillotractés quand ils ne seront pas ennuyeux. La lecture reste agréable car le style est fluide et maitrisé mais je ne garderai pas grand chose de cette lecture. Du coup, je ne m’attarde pas davantage.
Un premier bilan mensuel assez partagé. Il faut dire qu’après l’année plutôt exceptionnelle que fut 2017, la barre est placé haut. Mais je suis persuadée que vous allez par vos conseils me permettre de découvrir de nouvelles pépites.
A bientôt,
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