Bonjour les mouettes,
Il est temps de partager avec vous mes lectures de cet été!
Cinq livres au compteur. Je vais tenter d’être synthétique.
Fatherland de Robert Harris.
Après avoir passé un bon moment avec Pompéi (clic), j’ai attaqué Fatherland.
Dans cette uchronie nous sommes en 1964, l’Allemagne nazie a gagné la seconde guerre mondiale et domine l’Europe. Tout commence avec l’enquête sur la mort suspecte d’un dignitaire nazi à la retraite, menée par un flic assez caricatural. L’inspecteur March est divorcé, asocial, gros fumeur, pugnace & talentueux. S’en suivent d’autres morts que la Gestapo qui récupère rapidement l’enquête déclare sans rapport avec la première et qui enjoint à M. March de passer à autre chose.
Quel est donc ce grand secret qu’elle ne veut absolument pas qu’il découvre?
En fait ce n’en est pas un. Pas pour nous, lecteurs, ce qui est assez troublant. C’est sûrement mystérieux et pas très clair à lire comme cela, mais en dire plus serait en dire trop. Alors que je m’attendais au développement d’une réalité alternée, le roman se concentre avant tout sur l’enquête. Manque de chance, M. March est épaulé dans ses investigations par une journaliste américaine qui sort un peu de nulle part et dont le personnage est très faible. Conclusion: au suivant!
Le chardonneret de Donna Tartt- Prix Pulitzer 2014
Cela fait des lustres que j’entends parler de ce roman.
J’ai profité des vacances pour me plonger dans ce pavé.
Une visite impromptue au musée métropolitain de NY va bouleverser la vie de Théo, adolescent de 13 ans. C’est un gamin complétement paumé que nous suivons à partir de là et pendant une quinzaine d’années, de New-York à Las Vegas en passant par Amsterdam. Le point névralgique du livre est un tableau, une miniature du peintre Carel Fabritius, élève de Rembrandt. A l’instar du petit oiseau qu’il représente et qui est retenu par une chaine à son perchoir, Théo est tenu captif par un lourd secret.
C’est un gros roman (800 pages), dense & démesuré, dont l’intrigue va connaitre de nombreux rebondissements souvent peu vraisemblables et de trop longs développements. Ajoutons à cela un style et un rythme plats et un genre difficilement définissable, mélange entre roman d’initiation, roman d’amitié et roman philosophique (difficulté de vivre, résilience..) et on obtient une lecture assez indigeste. L’intention du départ était sûrement louable et si le début et la première grosse moitié m’ont captivée, j’ai trainé la patte pour le terminer. Si j’osais, je dirais qu’il est interminable.
Le hasard (ou plutôt les chroniques de la KUBE clic) a mis dans mes mains un second livre où l’intrigue se cristallise également autour d’une œuvre d’art. Miniaturiste est le premier roman de Jessie Burton et nous plonge dans l’époque passionnante de l’Amsterdam du Siècle d’or et de la compagnie néerlandaise des indes orientales (17ème siècle). Petronella, une jeune fille de 18 ans venant d’une famille désargentée, a épousé un riche et influent marchand amstellodamois qui a deux fois son âge mais ne sait rien de ce dernier et découvre à son arrivée qu’il vit avec sa sœur froide, austère et dévote.
Ce mari taiseux & charismatique va lui offrir un curieux présent de mariage, une maison de poupées qui représente une copie conforme de sa nouvelle demeure.
Désarçonnée et vexée dans un premier temps par ce cadeau qu’elle juge puéril, Petronella décide finalement de meubler cette maison et fait pour cela appel à un miniaturiste. A côté des objets qu’elle commande, elle découvre d’autres éléments intrigants parfois très dérangeants. Climat étrange, non-dits, secrets et mystères sont au rendez-vous.
J’ai dévoré ce livre, coup de cœur de cet été.
Méfiez-vous des enfants sages de Cécile Coulon.
En juin je vous parlais de ma découverte de Cécile Coulon avec cette belle surprise que fut Le roi n’a pas sommeil (clic). J’ai donc logiquement enchainé avec un second livre mais je suis complétement passée à côté. Je l’ai lu mais il ne m’en reste rien. Le fil narratif n’est pas simple à suivre et le canevas du récit révèle une toile un peu trop lâche à mon goût. J’ai trouvé l’ensemble confus mais avec le recul je me dis que Cécile Coulon savait pertinemment où elle menait ses lecteurs et que ce choix de découpage et de rythme particuliers est volontaire et assumé. Je relirai plus tard ce court roman, ce qui me permettra, j’espère, d’en apprécier toute la force et la subtilité.
Crampton Hodnet de Barbara Pym, auteure que j’ai découverte cet été.
Le récit se déroule dans le paisible village de North-Oxford. Il est question d’un vicaire fraichement débarqué, d’une vieille-fille (rhoo ça va, elle a 35 ans!) Miss Morrow, dame de compagnie de Miss Dogett protectrice farouche et auto-proclamée des bonnes mœurs et des convenances et d’un professeur vieillissant. Entre-autres.
Mais il est surtout question de commérages car en vérité il ne se passe pas grand chose.
En effet l’intrigue réduite tiendrait en une ligne ou deux mais l’intérêt est ailleurs. La narration sert une observation méticuleuse de l’attitude et des réactions des personnages et c’est ici qu’on se régale. J’ai trouvé cette lecture divertissante & réjouissante. Son ton ironique m’a charmée. Le récit n’est dénué ni de méchanceté, ni d’hypocrisie et l’ensemble est savoureux.
Le charme anglais, subtil et piquant.
Et voilà.
Et vous, qu’avez-vous lu cet été?
A bientôt!
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