Grand Prix du roman de l’Académie française et Prix Goncourt des lycéens 2012.
D’habitude je ne cours pas après les « livres à prix » mais celui-là m’a intriguée.
Ça faisait longtemps, beaucoup trop longtemps, que je n’avais pas posté dans cette catégorie. Oui mais voilà les dernières lectures se sont révélées sans intérêt et celle-ci particulièrement décevante.
Aussi j’ai décidé de partager mes impressions avec vous, bande de veinards! ^^
Pitch: Marcus Goldman est un jeune écrivain ambitieux dont le 1er livre a connu un succès fulgurant mais qui se retrouve en panne d’inspiration alors qu’il est censé, selon le contrat qui le lie à sa maison d’édition, fournir un deuxième opus très prochainement. («L’inspiration s’en était allée sans crier gare et je ne la retrouvais plus»). Hummm, prometteur.
Changer d’air et partir au calme pour retrouver l’inspiration lui semble alors une bonne idée.
Il part se ressourcer dans le New Hampshire, dans la petite bourgade d’Aurora, chez Harry Quebert son ancien professeur de littérature, auteur reconnu & encensé depuis la parution de son best-seller, l’origine du mal.
Cependant la page reste blanche et Marcus rentre penaud à New-York. Mais pas pour très longtemps.
La résurgence d’une vieille affaire de disparition va rapidement ramener notre jeune auteur en manque d’inspiration à Aurora: le squelette d’une jeune fille disparue plus de 30 ans auparavant est découvert dans le jardin de son ami Harry.
Son ancien professeur & mentor va être accusé d’avoir assassiné en 1975 cette jeune fille de 15 ans, prénommée Nola, avec qui il aurait eu une liaison…
Marcus décide alors de mener l’enquête afin de tenter d’innocenter son ami. Cette découverte lui fournit au passage un nouveau sujet de roman imposé par son éditeur qui, flairant le scandale juteux, se frotte les mains d’avance.
Le coup de l’écrivain qui part mener son enquête affiche un petit côté désuet à la Jessica Fletcher …..Mais bon pourquoi pas. Laissons sa chance au produit.
Marcus va tenter de découvrir ce qui s’est réellement passé durant ce mois d’août 1975 et va approcher et interroger les différents protagonistes de l’affaire, qui deviendront tous des suspects potentiels.
J’aime être manipulée par un livre mais là je me suis sentie baladée arnaquée par cette intrigue abracadabrante, surtout dans les 200 dernières pages du livre (qui en compte 855 dans la version poche) qui ne sont que retournements & rebondissements capillotractés.
Un bon livre de plage diront certains? Un peu lourd & beaucoup trop long!
Qui plus est, j’ai trouvé le « style » plat, le vocabulaire d’une pauvreté déconcertante et les personnages inconsistants ou caricaturaux.
On y trouve dans le désordre: le millionnaire philanthrope, le monstre gentil (Pas Casimir malheureusement, c’eut été plus drôle), la serveuse de dinner qui a perdu ses illusions, l’éditeur aux dents longues, la mère intrusive, le flic bourru au grand cœur….
Oulala!
Et le pompon pour moi est incarné par cette pseudo magnifique histoire d’amour interdite, aussi palpitante qu’un roman-photos, où l’insipidité des dialogues entre les 2 amoureux inhibe toute trace de sensualité et d’intensité. (« Nola chérie ». « Harry chéri ». « Nola chérie ». « Harry chéri »…).
Restons objectifs, l’intérêt ne repose pas entièrement sur l’ intrigue policière et il faut reconnaitre que la construction est assez habile. L’auteur passe aisément d’une époque à un autre et offre aux lecteurs le récit d’un livre en construction, un livre sur un livre.
C’est une démarche ambitieuse plutôt réussie mais cela n’est pas suffisant pour moi et j’ai avant tout retenu la succession de platitudes, de clichés et de phrases ridicules dont voici une mini-sélection:
» L’amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l’amour, c’est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C’est pour ça que souvent, on pleure après »
« Ma tendre chérie, vous ne devez jamais mourir. Vous êtes un ange. Les anges ne meurent jamais. » Mokay….
La dernière tirade du roman est particulièrement édifiante:
« Un jour Harry m’a dit : » donnez du sens à votre vie : les livres et l’amour. J’ai trouvé les livres [… ] A présent, je pars à la quête de l’amour ».
Pouah…
Voici pour moi la phrase la plus intéressante du livre « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé « .
Pas de regret pour moi, si ce n’est celui d’avoir consacré du temps à la lecture de ce pavé.
Chaque lecteur a ses attentes, les miennes n’ont clairement pas été satisfaites.
Et toi derrière ton ordinateur/tablette/smartphone une pépite à me conseiller?
A bientôt
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