The king and I est actuellement à l’affiche du Théâtre du Châtelet.
Décors gigantesques, costumes chatoyants, chorégraphies virevoltantes: Demandez le programme!
Cette comédie musicale est basée sur une histoire vraie, celle d’Anna Leonowens, et du roman inspiré de sa biographie, Anna and the King of Siam de Margaret Landon qui connut une véritable succès populaire à sa sortie en 1944.
Signé Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II, des pointures (euphémisme) dans le domaine (La Mélodie du bonheur), ce « musical », grand classique de Broadway, a vu le jour en 1951.
Le Roi était alors incarné par Yul Brynner, qui immortalisera plus tard le rôle aux côtés de Deborah Kerr dans le film de Walter Lang (1956), prestation qui lui vaudra l’oscar du meilleur acteur. Après le théâtre et le grand écran, c’est sur le petit écran que Yul Brynner incarnera de nouveau en 1972, l’acteur principal de la série télévisée américaine, « Anna et le roi »……
Si l’on remonte un peu plus loin on trouve une version cinématographique antérieure à celle de Walter Lang, qui a même précédé la comédie musicale de Rodgers & Hammerstein : un film de 1946, signé John Cromwell avec dans les rôles principaux Irene Dunne et Rex Harrison (♥♥♥).
Revenons à ce musical qui relate l’arrivée en 1862 à la cour du roi ♚ de Siam (Lambert Wilson), d’une préceptrice galloise (interprétée par la cantatrice Susan Graham) et de son fils.
Fraichement arrivée de Singapour, cette veuve a pour mission d’ enseigner la langue de Shakespeare à la nombreuse progéniture du roi. Malgré la promesse de ce dernier de lui fournir une maison bien à elle, Anna et son fils devront emménager dans le palais.
C’est alors le choc de deux mondes, une confrontation de mœurs et de culture, celle du royaume de Siam du XIXème siècle et de l’Angleterre victorienne.
Le caractère affirmé de cette femme indépendante et moderne, ses convictions féministes et abolitionnistes ne manqueront pas de créer quelques (délicieuses) étincelles avec ce roi capricieux et machiste.
Cependant, progressivement et malgré les difficultés et les conflits engendrés par leurs différences, elle finira par gagner l’estime et le respect du roi qui en viendra même à lui demander conseil.
Elle découvrira chez celui-ci des qualités certes inattendues mais appréciables.
Une intrigue secondaire est développée en parallèle, plus dramatique, celle qui unit Tuptim, la jeune princesse birmane envoyée en présent au roi, à Lun Tha, et qui souhaitent tous deux s’échapper du royaume.
J’ai trouvé Lambert Wilson plus que crédible en roi de Siam. Il m’a étonnée et bluffée, la révélation de la soirée pour ma part.
Il joue à fond la carte de la comédie. Pour être exacte son rôle est fortement orienté vers le comique et les spectateurs s’en délectent.
Son rôle est un poil plus complexe qu’il n’y parait: Roi caractériel, possédant un harem qui comptera 600 femmes au final, père de 77 enfants (il justifie ce nombre par le fait qu’il s’y est mis sur le tard), il est également désireux d’ouvrir son pays à la culture occidentale alors même qu’il se sent constamment menacé par l’impérialisme britannique.
Il incarne un roi paradoxal, traversé par le doute, sans cesse confronté à de nombreux conflits intérieurs.
L’ensemble exalte un parfum un peu désuet d’exotisme kitsch aux thèmes surannés.
Mais la vivacité et le rythme de la mise en scène offrent un spectacle délicieux et parfois carrément burlesque, un voyage somptueux et très amusant dans l’ancienne Thaïlande. Les répliques sont souvent irrésistibles et on assiste à de très bons moments dansés.
Je me suis régalée!
« Et caetera,et caetera,et caetera…. »
En anglais, surtitré. Durée : environ 3h15 avec entracte
Toutes les photos du spectacle proviennent du site du théâtre du Châtelet et sont l’œuvre de Marie-Noëlle Robert –
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