1954, Audrey Hepburn, Humphrey Bogart et William Holden sont réunis dans un film de Billy Wilder! Trio détonnant!
Un film qui commence par « Once Upon a time », je ne sais pas vous, mais moi généralement ça me donne des frissons de plaisir et c’est (presque toujours) la promesse d’un bon moment de cinéma.
Allez, c’est parti: « Once upon a time, on the north shore of Long Island, some thirty miles from New York, there lived a small girl on a large estate…… »
Sabrina est la fille du chauffeur des Larrabee, opulente famille de Long Island.
Riche serait un euphémisme, car dans leur fastueuse propriété, même le bassin à poissons a son employé dédié.
Dans cette famille il y 2 fils.
Le plus jeune David (William Holden) est un homme volage et oisif, champion de polo c’est l’enfant terrible de la maison.
L’aîné, Linus, (Humphrey Bogart) est un célibataire assez austère et businessman accompli qui se dévoue entièrement à l’entreprise familiale.
Dans ce genre de propriété, les employés vivent sur place et Sabrina en grandissant a eu tout le loisir de tomber follement amoureuse ➳♥ et d’entretenir sa flamme pour le cadet de la famille Larrabee.
Oui mais voilà, le fait est que Sabrina n’existe pas au yeux de David, en tout cas pas en tant que femme, juste en tant que fille du chauffeur.
La preuve cruelle avec cette tirade de David lorsqu’il tombe de manière inopinée sur elle :
« Oh it’s you Sabrina. I Thought I heard somebody ».
Et pan, prends ça! Pauvre petite Sabrina.
Le film commence la veille du départ de Sabrina pour Paris où son père a décidé de l’envoyer afin qu’elle suive les cours d’une grande école de cuisine et dans le but qu’elle guérisse également de cet amour impossible. « It’s good you’re going away. I only hope it’s far enough. «
Son père entretient l’espoir que ce voyage à l’étranger lui fera oublier ce playboy qui n’est pas fait pour elle, et ce à double titre . Tout d’abord c’est un coureur de jupons inconstant et superficiel, et aucun père ne souhaiterait que sa fille ne s’entiche d’un tel énergumène. D’autre part ce dernier est issu d’une famille immensément riche et influente, la barrière sociale est infranchissable, jamais David ne pourra s’intéresser à la fille de l’un des ses employés. Cette réalité est illustrée par une des conversations entre Linus et son chauffeur pendant laquelle ce dernier dira « I like to think of life as a limousine. Though we are all riding together, we must remember our places. There’s a front seat and a back seat and a window in between ».
Durant cette soirée Sabrina connaitra une énième déception de la part de celui qui fait battre son petit cœur.
Et c’est le cœur brisé qu’elle partira pour Paris le lendemain, où elle commencera son apprentissage qui durera 2 ans.
On lui apprendra alors comment faire bouillir de l’eau, puis exercice périlleux au possible, comment casser un œuf. Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer cette « leçon »:
Le temps passe et malgré les espoirs de son père, Sabrina ne suit pas ses cours de manière assidue.
Sa tête ( et son ❤) est ailleurs, toujours tournée vers David le don Juan invétéré, qu’elle évoque constamment lors de leurs échanges épistolaires.
Il semble cependant que son apprentissage dépasse le cadre culinaire. Voilà ce qu’elle écrit à son père »:
« I have learned how to live, how to be IN the world and OF the world, and not just to stand aside and watch. And I will never, never again run away from life. Or from love, either ».
Un coupe de cheveux et un relooking express plus tard (« Ma chériiiie, c’est magnifaïk! »), Sabrina, en nouvelle femme du monde, achève son séjour parisien.
Pendant ce temps à Long Island, se prépare le 4ème mariage du frère cadet, arrangé cette fois par l’ainé et qui permettra la création d’une nouvelle filiale à l’entreprise familiale.
$$Business is business$$.
C’est une Sabrina sophistiquée ( mais toujours un poil quiche soyons honnêtes) qui revient en Amérique.
Exit la petit fille garçon manqué qui grimpait aux arbres.
Voici venue une charmante jeune femme dont la transformation fera sensation auprès de David, qui ne la reconnaitra d’ailleurs pas .
Pourquoi un poil quiche me direz-vous? Parce que cette dernière semble heureuse et satisfaite de connaître le même sort que les nombreuses conquêtes passées de notre tombeur, qui comble de la classe, use par ailleurs de ces mêmes stratagèmes de dragueur qu’elle a pu observer pendant des années.
Complétement subjuguée par la « nouvelle » Sabrina, David décide de rompre ses fiançailles avec la riche héritière, au grand désespoir de sa famille et en particulier de son frère Linus.
…
Il faut savoir que pour ce film, Humphrey Bogart remplaça au pied levé Cary Grant, et interprétera ainsi l’un de ses très rares rôles dans une comédie.
Cette romance, conte de fées moderne sorte de Cendrillon revisité à la sauce Wilder, apporta un nouveau sucés à Audrey Hepburn, un an seulement après le triomphe de « Vacances Romaines » et c’est pour moi un des ses meilleurs rôles.
Mais ce n’est pas le meilleur film de Billy Wilder.
C’est un bon divertissement, un tantinet prévisible, qui frôle parfois la mièvrerie et qui est indéniablement moins drôle que d’autres de ses comédies.
Cependant, rendons à César ce qui est à César!
C’est un film très plaisant, amusant et charmant que j’ai (re)regardé des étoiles plein les mirettes, charmée par Audrey et ses yeux de biches et par les nombreuses touches d’humour qui ponctuent le film: la scène de la barrière, celle du père planqué dans le placard, le clin d’œil au Scarface d’Howard Hawks, pour ne citer qu’elles.
En 1995, Sydney Pollack réalisa un DISPENSABLE remake, qui malgré la présence d’ Harrisson Ford dans le rôle tenu à l’origine par Humphrey Bogart, n’arrive pas à la cheville de l’original.
Bonne journée!
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