Bonjour les moineaux,
Voici venu le temps du bilan mensuel de lecture.
On continue les bonnes habitudes.
Au programme, 2 polars et 2 romans.
Adèle est l’héroïne du premier roman de Leïla Slimani, Le jardin de l’ogre.
(Je vous ai parlé récemment de Chanson douce son second roman, ici.)
Adèle est nymphomane. Elle est prisonnière de cette addiction, véritable tyran excessif qu’elle n’arrive jamais à satisfaire complétement.
Adèle a essayé d’échapper à cette dépendance en se construisant une existence bourgeoise et convenue qui aurait pu lui servir de rempart. Journaliste en presse écrite, elle a épousé un chirurgien avec qui elle a eu un petit garçon, Lucien.
Ces artifices se révèlent cependant inefficaces pour elle qui « n’a jamais eu d’autre ambition que d’être regardée« , qui n’a jamais réellement aimé son mari, qui n’aime pas son travail obtenu par piston et qui cherche désespérément en elle des traces d’amour maternel.
Adèle se consume…
Le lecteur peut-il pour autant éprouver de l’empathie pour ce personnage ?
Est-ce vraiment ce qu’on lui demande ?
Faites-vous une idée en lisant le livre ! ^^
L’originalité brutale du thème peut déranger : la dépendance sexuelle est en effet un thème audacieux, d’autant plus pour un premier livre. Et je dois dire que j’admire ce choix. Les mots sont souvent crus et durs mais l’ambition de ce livre n’est pas voyeuriste.
L’écriture est concise, et comme pour Chanson douce, impressionnante de maîtrise et de justesse.
L’appel du coucou de Robert Galbraith
Robert est plus connu sous son vrai nom, J.K. Rowling.
J’ai choisi ce livre après avoir lu le bilan d’Ortisse du blog Cam & Drey bricolent.
Ma curiosité a été piquée et j’avais pu noter quelques atomes crochus avec ses goûts. Cependant, c’était plutôt casse-cou comme choix car je ne garde aucun souvenir de son roman Une place à prendre, sorti en 2012. Cela aurait du me mettre la puce à l’oreille. En même temps, étant donné que j’avais oublié que je l’avais lu…Bref.
Une célèbre mannequin Lula Landry est retrouvée morte, défenestrée, dans un quartier chic londonien. L’enquête conclut au suicide. Cependant son frère est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre et va s’offrir les services d’un détective privé, Cormoran Strike, qui sera épaulée par sa nouvelle assistante intérimaire. Attention, je vais être brève et pas très tendre.
J’ai trouvé l’ensemble beaucoup trop long.
Le style est un peu lourdingue et le récit manque de rythme.
Les personnages sont dénués de subtilité et je n’ai pas réussi à m’attacher à eux.
Je pense que dorénavant je me rappellerai de Robert.
Et j’irai piocher un autre livre dans la liste d’Ortisse. ^^
Les boucanières d’Edith Wharton
Dernier roman inachevé d’Edith Wharton dont je vous ai beaucoup parlée en 2016 (ici). Roman inachevé mais dont la plus grande partie avait été terminée, revue et corrigée par l’auteure.
L’histoire commence à Saratoga dans l’état de New-York et se poursuit à Londres. Le récit se déroule entre 1873 et 1877.
Le personnage principal de ce roman est Nan, la plus jeune d’un groupe de 5 américaines issues de 3 familles différentes et dont le lecteur assistera à la transformation et à l’entrée dans la bonne société anglaise. Il faut dire qu’en Amérique, elles étaient un peu snobées et avaient du mal à entrer dans les cercles à la mode, au plus grand désespoir de leurs mères. Qu’à cela ne tienne, grâce à l’influence et à l’impulsion d’une nanny fraichement débarquée afin de s’occuper de Nan et de sa sœur, voilà toute la clique qui se retrouve à Londres. Le débarquement de ces jeunes filles en fleurs va secouer et fasciner la vieille Angleterre. Leur charme et leur vitalité vont surprendre et quelque peu déranger.
Celles-ci finiront promues grâce à leur union aux plus hauts rangs de la société anglaise. Ce monde se révélera cependant hautain et froid et pétri de conventions auxquelles elles devront se résoudre avec plus ou moins de facilité.
Nan aura cependant un comportement qui sera jugé « répréhensible », (So Shocking !).
Il est question comme souvent de jeunesse, d’ambition, de prestige aristocratique, de stratégies maritales et de désillusion.
La lecture est plaisante, on s’attache rapidement à Nan. Mais on est loin de Chez les heureux du monde ou de L’été. La tension dramatique est quasi nulle (rappelez-vous d’Ethan Frome).
Ce roman est comme un bonbon à la violette qu’on laisserait fondre lentement sur notre langue. Il est doux et agréable mais il n’a pas le piquant des langues de chat acides qui vous réveillent les papilles.
Je termine par Putain d’histoire de Bernard Minier. ̶L̶e̶s̶ ̶c̶h̶e̶v̶a̶l̶i̶e̶r̶s̶ ̶d̶u̶ ̶z̶o̶d̶i̶a̶a̶a̶a̶a̶q̶u̶e̶u̶h̶
Un thriller conseillé par Souris Liberty que j’ai réservé à la médiathèque malgré son titre un poil racoleur.
J‘ai dévoré les 100 premières pages qui m’ont tenu en haleine mais je n’ai pas accroché au reste du récit. Le livre c’est l’histoire d’Henri, 17 ans, et de sa bande d’amis qui vivent sur l’île de Glass Island accessible uniquement par ferry. Un vase clos malmené par les éléments où tout le monde se connaît. Ou croit se connaître.
Du jour au lendemain leur vie bascule, lorsque la police retrouve le corps de sa petite amie sur une plage. Henry, le narrateur du récit, devient le suspect n°1 et décide de mener l’enquête. Bon là première mauvaise idée à mon sens. Les Goonies peuvent partir à la recherche du bateau de Willy le Borgne (^^) mais j’ai du mal à croire qu’un gamin de 17 ans puisse mener une investigation au nez de la police et affronter des super méchants. Cela passe passe très bien en littérature jeunesse, un peu moins dans un thriller.
Notez que Bernard Minier prend un malin plaisir à balader ses lecteurs. Il mêle passé et présent, multiplie les intrigues. Mon ressenti est qu’il cherchait à noyer le poisson avant de nous sortir son super dénouement. Cette tactique qui aurait pu parfaitement fonctionner souffre malheureusement de nombreuses invraisemblances et manque de cohérence. Le rythme s’emballe sur la fin et la révélation de nombreux éléments manquent de vraisemblance à mon goût. Ajoutons à cela que certains personnages sont hyper caricaturaux.
Conclusion: l‘ensemble manque crédibilité.
Dommage que Bernard en ait fait autant.
J’espère que cela n’empêchera pas une certaine Souris de partager de nouveau ses lectures.
A bientôt!
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