Un titre engageant & prometteur, un rien cynique, pour une comédie spirituelle & pétillante!
« Comment l’esprit vient aux femmes« , un MUST-SEE!
« Comment l’esprit vient aux femmes » (Born Yesterday), réalisé par George Cukor en 1950, est une comédie à découvrir absolument!
Premier argument de taille, le film est réalisé par Georges Cukor.
Ce cinéaste fait assurément partie de ceux qui ont marqué l’âge d’or du cinéma américain.
Qualifié comme un des plus fins portraitistes de femmes (voire carrément de « réalisateur à femmes »), il était également un observateur sarcastique et féroce de la guerre des sexes.
Nous lui devons Holiday (1938), Indiscrétions (1940), et il réunira Yves Montand et Marilyn Monroe dans Le Milliardaire (1960), deux ans avant de tourner l’inachevé « Something’s got to give », dernière apparition de Marilyn avant son décès soudain .
Il obtiendra finalement l’oscar du meilleur réalisateur pour My fair lady en 1964.
La second argument est la présence de notre ami William Holden (Sunset Boulevard (1950), Sabrina (1954)…).
Grand séducteur au physique pour le moins avantageux, c’est un acteur emblématique de cette période faste d’ Hollywood.
Enfin le rôle principal de ce film est tenu par une actrice formidable, assez méconnue malheureusement du grand public, une actrice qui révèle ici tout son potentiel comique tout en nous offrant des instants riches en émotion, j’ai nommé la pétillante Judy Holliday.
A noter au passage qu’elle a remporté deux récompenses pour ce film : le Golden Globe de la « Meilleure actrice dans une comédie » ainsi que l’Oscar de la « Meilleure actrice ». S’il vous plait!
Si malgré cela vous n’êtes pas encore complétement convaincus, attardons nous un peu sur le film.
Ce dernier est l’adaptation d’une pièce à succès de Grason Kanin, créée en 1946 à Broadway, dans laquelle Judy Holliday tenait déjà le rôle principal.
Dans « Comment l’esprit vient aux femmes » Billie Dawn, jolie blonde, avouons-le pas très maligne et un poil naïve, ancienne danseuse de cabaret, est la petite amie d’Harry Brock, un homme d’affaires puissant et véreux, au business douteux.
Ce dernier profite allégrement de l’ignorance et de la candeur de son ingénue concubine en l’utilisant comme prête-nom dans ses magouilles…
C’est elle qui paraphe et signe tous les papiers inhérents à ses escroqueries et qui sera compromise à sa place, le cas échéant.
Pas très futée notre petite Billie….
C’est que cet Harry la tient délibérément et robustement enfermée dans son rôle de poule bêtifiée, potiche servile & docile .
Oui mais voilà, Monsieur a de l’ambition et cette dernière l’oblige à fréquenter du beau monde et des hommes politiques.
Fraichement installé avec Billie et son avocat à Washington il a pour objectif de rencontrer et « d’acheter » quelques sénateurs.
Billie est indispensable à ses affaires, mais son rôle atteint ici ses limites car son manque d’éducation et son côté très « nature » pourraient très vite devenir un obstacle au développement de son business voire carrément le compromettre.
Harry, sur les conseils de son avocat, décide alors de faire appel à Paul Verrall (Interprété par William Holden), un journaliste brillant & cultivé dans le but de rendre Billie plus « présentable », de lui inculquer les bonnes manières, en un mot de faire son éducation.
Mauvais calcul? Dans le mille Émile, les choses ne vont pas se passer exactement comme attendues.
L’influence de ce charmant précepteur se révélera au final décisive sur Billie.
Au départ très réticente à l’idée que son cher et tendre souhaite la rendre moins stupide, elle finira par se prendre au jeu.
Elle prendra avant tout conscience de son asservissement et de l’urgente nécessité de le combattre en s’engageant sur les voies de son édification personnelle.
Paul Verral ne se contentera pas de lui enseigner grammaire et histoire de la nation. Il va non seulement lui ouvrir les portes de la connaissance mais également les yeux!
Cette évolution/transformation n’est pas sans nous rappeler celle (plus spectaculaire) d’Eliza Doolittle (Audrey Hebpurn) dans My fair Lady où le Professeur Higgins (♡Rex Harrison♡), un linguiste distingué, tire littéralement de son ruisseau une jeune analphabète, vendeuse de fleurs.
Les expressions espiègles et les intonations nasillardes de Billie, sa gestuelle démonstrative parfaitement maitrisée et son jeu très expressif sont à mourir de rire.
Elle incarne à merveille ce rôle de ravissante idiote.
La scène du jeu de cartes est à ce titre extraordinaire, et reste ma préférée du film.
En conclusion un ÉNORME coup de cœur!
Je termine sur ces bonnes paroles extraites du film:
« A world full of ignorant people is too dangerous to live in. »
A bientôt!
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