AURELIEN

Comment tomber amoureux quand on ne s’y attend pas?

AURELIENJe viens de finir les 696 pages d’Aurélien de Louis ARAGON publié en 1944.
J’ai choisi ce roman car dans un article lu récemment, l’interviewé le citait comme le livre qui décrivait le mieux le Paris des années 20.
Cela a titillé ma curiosité.
Les protagonistes évoluent effectivement dans le Paris de l’entre-deux guerres, microcosme peuplé d’anciens combattants, de poètes et de peintres.
Lecture laborieuse, parfois besogneuse, oserais-je dire souvent soporifique…
Il m’a été difficile d’entrer dans le récit, de m’identifier et encore plus de m’attacher aux personnages.

Au commencement du roman, Aurélien est un ancien combattant de 30 ans à la dérive, hanté par les souvenirs du front, célibataire oisif, bourgeois rentier qui rêve inconsciemment de tomber amoureux. Il recherche un amour idéalisé qui doit rentrer dans un schéma préconçu.
Quand ce dernier rencontre Bérénice chez son ami Edmond Barbentane, cousin de Bérénice,  il la trouve laide (ce sont les premières lignes du roman) et elle ne cadre pas avec son idéal.
Cette rencontre est entièrement planifiée par jalousie par Barbentane. Sachant sa femme amourachée d’Aurélien, il souhaite pousser sa cousine dans les bras de celui-ci afin de faire enrager son épouse. Bérénice, mariée par convenance à un pharmacien de province, vient alors passer quelques jours dans la capitale.

Mais voilà qu’Aurélien tombe amoureux de Bérénice malgré lui et se fait surprendre par cet amour.

Surprendre en effet car « Aurélien avait très haute idée de l’amour mais n’avait jamais aimé » et « les femmes ne supportent pas cette inattention respectueuse qu’il leur portait« .

Ce roman aurait pu s’appeler Bérénice tant elle en est l’élément principal, entêtant voire perturbateur.

Pendant les 35 premiers chapitres (!!!) Aurélien et Bérénice se tournent autour, sans réellement « sauter le pas ».
Puis au chapitre 36 nous apprenons que « Bérénice avait le goût de l’absolu ».
Bérénice en demande trop. Pour elle « Rien n’est jamais assez quelque chose ». (Hein?).
« Qui a le goût de l’absolu renonce par là même à tout bonheur. Quel bonheur résisterait à ce vertige, à cette exigence toujours renouvelée ?[…] Ils sont ceux pour qui rien n’est jamais assez quelque chose« . (extrait du chapitre XXXVI)

Tous les possibles semblent se fermer ici, ce chapitre jette une ombre sur leur avenir amoureux.
Mais ce chapitre entame à peine la moitié du roman….Moult « péripéties » attendent le lecteur à travers la longue rêverie sentimentale d’Aurélien.
Les deux  protagonistes  vont s’accrocher à l’idée d’un amour qu’ils savent pourtant impossible et vont le fantasmer.
L’épilogue se déroule 20 ans plus tard, en pleine seconde guerre mondiale. Il m’a secouée….Je n’en dirais pas plus.

Ce roman traite des embarras et des malheurs de l’amour, du désarroi et des pièges de l’idéalisation amoureuse. Principalement.

Il me laisse très perplexe.
J’ai eu à plusieurs reprises l’ envie d’arrêter la lecture.
Mais certains passages décrivent les réalités de la quête amoureuse, ses  tourments et ses perversités avec force poétique et vérité terrifiante qui m’ont déroutée et je ne peux terminer sur un commentaire négatif.

 

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