I Get Arouuuuuuuuuuuuuuuuuund, Surfin’ USA, Good vibrations…
Vous souvenez-vous de ces mélodies entrainantes et entêtantes qui dressent le portrait d’une Californie idéale et insouciante (surf, soleil, voitures & jolies filles) ?
Ça c’est l’idée naïve et simpliste que j’avais des Beach Boys, groupe formé par les trois frères Wilson, leur cousin et Al Jardine, avant d’aller voir le film consacré à Brian Wilson, aîné, leader, génie créatif et âme tourmentée de la fratrie.
Ce film n’est pas un biopic classique et convenu et c’est la première caractéristique qui fait de lui un bon film.
(Et c’est Madame j’aime les biographies et les biopics conventionnels qui dit ça…).
En quoi ce n’est pas un biopic classique ?
Tout d’abord, pas de montage habituel qui raconterait de façon linéaire l’histoire du groupe.
En effet, ici pas de succession chronologique. Le film confronte de manière alternative, deux périodes de la vie de Brian Wilson.
La première période (milieu des années 60) est celle de la créativité intense où l’on découvre un Brian Wilson fragile et tourmenté, à peine sorti de l’adolescence, débordant de nouvelles idées, en recherche perpétuelle de nouveaux sons et de nouveaux instruments. Un Brian Wilson surdoué et inventif, souvent incompris, et qui finira pas sombrer dans la drogue.
Dans la seconde (milieu des années 80) on se retrouve face à un Brian Wilson perdu, assommé et abruti de médicaments et sous l’emprise totale et malsaine d’un psychiatre (Interprété par un Paul Giamatti particulièrement flippant) qui profite de sa fragilité mentale.
Autre grande idée, ces deux périodes sont incarnées par deux acteurs.
Le Brian des 60’s a les traits de Paul Dano. Acteur bluffant qui ne cesse de me surprendre, révélé par son rôle d’ado muet dans Little Miss Sunshine (2006) et qui m’avait fascinée et bouleversée dans Prisoners (2013).
Le Brian des 80’s, manipulé par Le Docteur-Gourou est subtilement incarné par John Cusak qui campe un personnage vulnérable et attachant au regard perdu et perclus de tics nerveux.
La forme fragmentée du film fait l’impasse sur certains moments clés de l’histoire des Beach Boys…Alors qu’on pouvait s’attendre au récit de leur jeunesse et au passage obligé par leur « âge d’or ».
L’enfance des frères Wilson qui « s’épanouit » sous la coupe d’un père tyrannique et brutal qui terrorisait ses enfant et leur infligeait des châtiments corporels, est très rapidement, pour ne pas dire à peine, évoquée. Quelques rares et rapides allusions/flash, ici et là.
Idem pour les premières années qui ont vu s’enchainer les tubes et qui auraient pu être largement exploitées.
Cette période est ici brièvement retracée en un rapide medley.
Allez on s’en écoute une petite…
https://www.youtube.com/watch?v=QPnBrK6D26ghttps://www.youtube.com/watch?v=QPnBrK6D26g
Le véritable point de départ du film est l’année 1966.
Date à laquelle Brian Wilson décide à 24 ans, d’arrêter les tournées et de s’écarter un peu du groupe. Ce n’est pas vraiment son truc à Brian, les tournées. Et puis ces titres qui ont fait leur succès ne suffisent plus à son ambition musicale. Il décide de renoncer à la tournée au Japon et s’enferme en studio pour travailler et composer un nouvel album.
Il faut dire aussi que Brian est obsédé par les Beatles qui, de l’autre côté de l’Atlantique, viennent de sortir « Rubber Soul », album qui secoue notre Brian.
Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre du film, c’est la création qui occupe la première place dans le déroulé narratif.
Le film nous plonge habilement et admirablement au cœur du processus créatif de Brian Wilson que l’on observe s’obstiner pendant des heures sur des arrangements et des orchestrations qui apparaissent au départ, insensés.
Il dira que toutes ces expérimentations et ces idées lui étaient dictées par une « voix intérieure ».
Je m’arrête là et vous laisse découvrir le reste de cette incroyable histoire.
Il va sans dire que je vous conseille fortement ce film, remarquablement interprété.
Je suis persuadée qu’après visionnage, vous aurez envie, comme moi, de réécouter en boucle ou de découvrir les albums des Beach Boys.
Pour finir, regardez-moi cette petite vidéo et vous découvrirez quel beau gosse s’invite en guest star et investit les percussions sur Kokomo...
« Bermuda, Bahama come on pretty mama… »
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Love & Mercy de Bill Pohlad, sorti le 1er juillet.
A bientôt!
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