Attention coup de cœur !
L’exercice est toujours délicat et parfois perilleux de donner envie sans trop en dire, sans dévoiler l’essentiel …….
Cet exercice s’est révélé encore plus difficile pour « La singulière tristesse du gâteau au citron » d’Aimée Bender.
Ne vous méprenez pas sur ce titre fantaisiste qui évoque Katherine Pancol car nous en sommes heureusement loin! (Ouuupppss la vilaine qui vient de perdre un bus de visiteurs potentiels).
Pitch rapide: Le jours de ses 9 ans, Rose Edelstein se rend compte après avoir goûté le gâteau préparé par sa mère pour l’occasion, qu’elle peut ressentir les émotions éprouvées par cette dernière.
Ce constat sera d’une grande violence pour cette petite fille, membre d’une famille apparemment sans histoire de la banlieue de Los Angeles.
Portrait de famille:
☑ une mère aux multiples talents qui change de métier tous les 4 matins, éternelle insatisfaite et romanesque
☑ un père avocat workaholic, plutôt lisse, dont la particularité est de ne jamais mettre un pied dans un hôpital même à l’occasion de la naissance de ses enfants
☑ un grand frère Joseph, scientifique en devenir, froid et distant, limite antisocial, qui a la fâcheuse tendance à disparaitre à tout bout de champ
☑ et Rose, notre héroïne qui ressent chaque humeur des personnes qui ont préparé les aliments qu’elle avale
Vous comprendrez qu’après cela, Rose ne pourra plus manger « normalement ».
Le goût de chaque aliment/ingrédient sera dorénavant remplacé par cette faculté à ressentir les émotions. Celles de ceux qui ont non seulement préparé le plat, mais également de ceux qui ont planté et cueilli les fruits et légumes ou élevé les bovins & porcins, nécessaires à l’élaboration du met.
C’est un véritable calvaire pour Rose. Elle se retrouve de plus isolée par ce « don » inutile qu’elle ne peut partager avec quiconque, par crainte dans le meilleur des cas de se retrouver face à un mûr d’incompréhension.
Une malédiction qui va totalement bouleverser sa vie, et modifier son rapport au monde et à ses proches.
Au fil des pages le lecteur verra grandir Rose, assistant au développement de sa faculté et à ses multiples ruses et tentatives pour vivre avec.
Le lecteur découvrira aussi que Rose n’est pas la seule à avoir un « don ».
Attention tout de même, don n’est pas ici synonyme de super pouvoirs qui permettent d’aider les autres, mais plutôt de facultés extraordinaires qu’il faut tenter de maitriser, à l’instar d’un apprentissage.
La narration va ainsi au-delà du simple récit, c’est également une fable moderne et originale, subtile et profonde sur le passage à l’âge adulte.
Extrait: « Manifestement, beaucoup de gamins finissaient par découvrir que leurs parents avaient des défauts, qu’ils avaient des problèmes, mais je ne me réjouissais pas de le savoir avec tant de précision et si tôt. »
Conclusion, un roman hors-norme comme je les aime, un poil fantastique, empli de poésie, de charme et de tendresse. ♥♥♥
Un livre d’une sensibilité extrême que j’ai impatiemment savouré. (Mais bien sûr que cela se dit).
Le genre de livre où tu te dis « waouh enfin un bon livre » ou « ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi agréablement surprise ».☀☀☀
Bon j’arrête là, point trop n’en faut.
Bonne lecture!
Laisser un commentaire