Bonjour les toucans,
Le mois de juin fut riche en lectures diverses & variées.
Pas moins de 5 livres au compteur. Pas sûre de tenir le rythme mais venez que je vous raconte.
J’ai continué mon cycle « Didier Decoin » commencé le mois dernier (clic), en ouvrant La femme du Titanic. Malgré son titre, cette histoire n’approche que de très loin celle du célèbre Titan des mers. Soyez prévenus, vous n’embarquerez pas à bord. (« you’re here, there nothing I fear…Rhoo ça va!) En 1912, Horty, un docker de 52 ans remporte une fois de plus le concours annuel organisé qui consiste en une course de vitesse effectuée avec un veau sur les épaules. Les années précédentes le gain consistait à repartir avec l’animal mais cette fois-ci, Horty gagne un voyage à Southampton pour assister à la mise à flot du Brand New Titanic. Un peu déconcerté, il prépare son départ pour l’Angleterre aidé par sa femme Zoé qui aurait de loin préféré que son mari rentre au bercail avec de la barbac. Là-bas Horty rencontre Marie une jeune femme qui doit embarquer le lendemain comme femme de chambre sur le paquebot. Ils passent la nuit ensemble (en tout bien, tout honneur) et au réveil d’Horty le lendemain matin, Marie s’est envolée. Lorsqu’il apprend le naufrage, son souvenir va le hanter et l’obséder au point qu’il n’arrivera plus à reprendre sa vie d’avant cette drôle de rencontre qui, malgré sa brièveté, va complètement le bouleverser. Ce roman est difficile à décrire. Le moins que l’on puisse dire est qu’il m’a surprise. Je ne conseillerais pas forcément à tout le monde l’histoire de cette obsession cependant je dois avouer qu’intriguée, je l’ai lue d’une traite. C’est bien écrit et le récit est fluide et intelligemment construit.
J’ai continué avec La pendue de Londres du même auteur, pris dans le rayon sans lire la quatrième de couverture…
L’auteur s’est ici de nouveau inspiré d’une histoire vraie, celle de la dernière femme exécutée en Grande-Bretagne en 1955 et des mémoires laissés par son bourreau. Nous sommes à Londres juste après la guerre et faisons la rencontre de Ruth et de son futur bourreau, les deux voies du roman. Cette alternance du récit entre le quotidien de ce dernier et la vie chaotique de Ruth nous conte une histoire grave et émouvante qui m’a remuée. Difficile d’en dire plus, sans vous en dire trop même si la fin de l’histoire est inéluctable. Certains détails du processus méticuleux que s’impose le bourreau sont tout simplement effrayants, tout comme l’est le récit de la vie de Ruth. Je ne peux pas dire que j’ai pris plaisir à le lire, ce serait un poil malsain et malvenu, cependant il faut reconnaître que le livre bénéficie d’un récit parfaitement huilé. Le détachement avec lequel l’histoire est racontée est pour le moins déroutant et fait autant froid dans le dos que la cruauté de la vie et l’injustice du sort final qui sera réservé à Ruth. Brrrr.
On arrête là avec M. Decoin et on passe au Livre de Joe de Jonathan Tropper qui m’a été généreusement offert par Coco du blog Pas @ Pas…de chat!(clic).
L’auteur nous raconte l’histoire de Joe qui a connu le succès avec son premier roman. Un roman récit qui était en grande partie autobiographique et inspiré par son adolescence passée dans une ville de banlieue du Connecticut quittée très jeune. Le moins que l’on puisse dire et qu’il n’a pas été tendre avec ses anciens concitoyens qui en ont tous pris pour leur grade. Le jour où il est appelé d’urgence dans sa ville natale où il pensait ne jamais devoir revenir, sa vie va prendre un nouveau tournant. Ce retour forcé (et la confrontation inévitable avec l’hostilité brutale quasi générale de la ville) va lui faire comprendre qu’il s’est menti à lui même depuis des années, que ses souvenirs sont superficiels et qu’il est loin d’avoir exorcisé les démons (et les fantômes) du passé. Ce récit est à la fois drôle et émouvant. Joe est un peu niais, totalement immature et agaçant mais malgré tout attachant. De plus la construction narrative est particulièrement efficace. A côté de cela, avouons que les développements de l’intrigue sont assez prévisibles, que la fin reste convenue et que le livre n’échappe pas aux clichés. Le bilan qui s’impose à Joe d’une vie sans valeur va le pousser à chercher la rédemption dans la passé. Schéma connu qui pourrait être étiqueté « Feel good book » et qui n’est pas trop ma tasse de thé. Habituellement.
(Vous avez pu constaté que j’aime les drames, les naufrages, les pendaisons et c’est pas fini…). Mais malgré cela mon plaisir de lecture n’a pas été gâché. Bah non. J’ai parcouru ce livre avec beaucoup de plaisir, j’ai ri et souvent souri. Je remercie Coco pour cette délicate attention.
Que faire lorsque l’on revient d’un séjour dans la baie de Naples où l’on a découvert avec émerveillement les sites de Pompéi et Herculanum ? Se passionner pour l’histoire et se jeter sur les DVD et les livres de la médiathèque qui traitent du sujet. (je suis en train de devenir une experte des différents types d’explosions volcaniques. Vous êtes prévenus). C’est comme cela que j’ai ouvert Pompéi de Robert Harris, dont je n’avais jamais entendu parlé.
Moi qui me méfie énormément des romans historiques, je me suis plongée aveuglement dans ce récit. Le point de vue de départ de l’intrigue est à mon sens original et super malin. On suit le têtu Attilius, nouvel ingénieur chargé de l’entretien de l’aqueduc, qui constate que quelque-chose cloche avec le réseau d’alimentation en eau et ne comprend pas pourquoi les fontaines publiques se tarissent. Il va décider de mener l’enquête et en profite pour essayer de se renseigner sur la disparition mystérieuse de son prédécesseur. Sa ténacité, sa curiosité et sa connaissance font tout le charme et l’intérêt de ce personnage. Ajoutons que le récit commence 48h avant l’éruption et que les chapitres se découpent pratiquement heure par heure et on obtient un rythme narratif fort sympathique. Il faut cependant admettre que l’intrigue secondaire est peu convaincante voire totalement inintéressante (romance naissante) comparée à la catastrophe naturelle imminente qui nous attend au tournant et aux prémices avant coureurs qui viennent nous narguer, genre « je t’avais prévenu! »
Ce n’est pas un coup de cœur mais le récit prenant est astucieusement construit. En plus j’ai appris plein de trucs et j’aime bien me sentir un peu moins bête…
Dernier livre du mois, Le roi n’a pas sommeil de Cécile Coulon qui m’était également totalement inconnue jusqu’à un récent visionnage replay de La grande librairie.
Elle n’y parlait pas de ce livre mais c’était le seul disponible en rayon et je peux tout de suite vous dire que la découverte fut surprenante. Ce livre raconte l’histoire d’une famille où l’enfant unique frêle et très sage (Thomas) va se transformer en adulte solitaire, triste et inquiétant, contaminé par une « humeur noire », « un mauvais sang », un poison insidieux. Les premières lignes du roman font mouche alors même qu’elles restent énigmatiques à ce stade de l’histoire. Dès le début, on s’attend au pire. Le drame est là, sous-jacent, prêt à surgir. Le style économe et l’écriture incisive sont terriblement efficaces et donnent au récit toute son intensité dramatique. J’ai été particulièrement touchée par ce roman singulier et puissant, relativement court mais intense qui relate la chute inexorable d’une âme tourmentée. La force dévastatrice des émotions mal contrôlées est terrifiante.
Et voilà, c’est terminé pour ce mois-ci. N’hésitez pas à partager vos coups de cœurs mais aussi vos déceptions.
Donnez du grain à moudre à mon moulin!
A bientôt!
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