Bonjour les mésanges,
C’est avec quelques jours de retard que je vous propose mon bilan lecture du mois de février.
Finalement c’est un format qui me plait bien et que je vais tenter de pérenniser.
« Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie« . François si tu nous lis…
Allez, c’est parti!
J’avais commencé l’année avec Daphné Du Maurier (rappelez-vous c’est ici) et j’ai décidé de ne pas m’arrêter en si bon chemin.
J’ai donc enchainé avec un second recueil de 7 nouvelles intitulé Les Oiseaux. Ce recueil paru en 1952 débute avec la nouvelle éponyme dont l’action se déroule sur une île britannique où les habitants sont la cible d’attaques organisées et totalement inexpliquées d’oiseaux de toutes sortes. Tout un programme.
Sachez que la lecture de cette nouvelle a été plus difficile et éprouvante pour l’ornithophobe que je suis, que le visionnage de l’adaptation cinématographique par M. Alfred Hitchcock.
Tout n’est que bruissement d’ailes, un vrai calvaire.
« Le frémissement, la vibration des ailes avait cessé. Il dégagea sa tête de la couverture et regarda autour de lui. »
« […] comme il entrait en tâtonnant dans leur chambre, il sentit des battements d’ailes autour de lui dans l’obscurité. La fenêtre était grande ouverte. Les oiseaux entraient par là, se cognaient d’abord au plafond, puis aux murs, puis viraient à mi-vol, se dirigeant vers les lits des enfants.«
J’en frissonne encore.
Contrairement au roman Rebecca, Les Oiseaux ne put fournir suffisamment de matière à l’élaboration d’un scénario. Aussi seuls le titre et l’idée principale ont été retenus. Les personnages du film et le développement du récit s’émancipent totalement de ceux créés par Daphné du Maurier.
D’une manière générale les nouvelles de ce recueil se déroulent sur fond de fantastique et entretiennent le mystère. J’ai été totalement bluffée par la nouvelle Le vieux et j’ai également beaucoup aimé Le pommier. Je loue le talent de Madame Du Maurier qui maîtrise parfaitement l’art de la nouvelle et fait preuve d’une écriture incroyablement moderne.
J’ai continué avec un roman du même auteur, La maison sur le rivage.
Magnus invite son ami d’enfance Dick à venir passer des vacances dans la maison de famille située en Cornouailles. Cette invitation n’est pas innocente, Magnus souhaite que Dick endosse le rôle de cobaye et expérimente une nouvelle drogue fraichement élaborée par ses soins et qui permettrait de voyager dans le temps. Dick sera rapidement et à son plus grand déplaisir rejoint par sa femme Vita et les deux fils de cette dernière, qui viendront déranger ses expériences de voyageur temporel. Dick va malgré tout enchainer les voyages d’un monde (le sien) à un autre (le XIVème siècle) où il est le spectateur impuissant des intrigues qui se trament sous ses yeux. Certains passages d’une époque à une autre se font sans transition et sans douleur, d’autres sont plus difficiles. Ces expériences qui sont pour lui fascinantes et exaltantes vont progressivement entrainer une grosse confusion des pensées qui va lui faire mélanger les deux mondes. Dick finira par se demander si les époques existent de manière simultanée et permanente…
Je ne vous en dis pas plus afin de ne pas gâcher votre plaisir de lecture.
Ce roman sème le trouble. C’est un récit où hallucination et réalité flirtent en permanence. L’histoire est précisément ancrée géographiquement et l’intrigue se développe à une échelle locale réduite. Le seul élément qui m’ait un peu déplu est justement la descriptions des bâtiments et paysages et de leur évolution d’une époque à l’autre, intégrant modifications architecturales et évolutions topographiques engendrés par le temps. Nonobstant c’est un roman que je recommande à tous.
Puis j’ai fait preuve de persévérance en lisant le dernier livre de Julie Zeniter, Juste avant l’oubli.
Les 2 premiers livres ne m’avaient fait ni chaud ni froid (Ici) et je m’étais même un peu ennuyée. Malgré ce début peu engageant et après avoir (re)vu et entendu l’auteure dans plusieurs émissions, j’ai eu envie de persévérer. Pas de bol Anatole, ce récit d’amour finissant sur fond de journées d’études consacrées à un maître du polar organisées sur une île perdue m’a déçu. On ne pourra pas dire que je n’ai pas donné sa chance au produit.
J’ai également poursuivi la lecture de livres que vous m’avez conseillés.
J’ai ainsi récupéré à la médiathèque Du domaine des murmures de Carole Martinez et La mort roule en Audi de Kristian Bang Foss.
En 1187, le jour de ses noces, Esclarmonde refuse le mariage arrangé qui l’unirait à Lothaire qu’elle déteste et demande à son père de lui faire construire une cellule attenante à la chapelle du château afin qu’elle puisse vouer sa vie à Dieu. Le père complétement furax de l’affront subi en public accède bien volontiers à se demande. S’en suit l’emmurement d’Esclarmonde et le début de sa vie de recluse qui la propulse très rapidement au rang de sainte. Cette prison devient, grâce à une étroite fenêtre à barreaux, un parloir où les pèlerins se pressent pour se confier et se confesser et d’où Esclarmonde arrive à les convaincre d’entreprendre telle ou telle action grâce à un étrange pouvoir de persuasion. Raconté ainsi, cela peut sembler peu réjouissant mais le fait est que j’ai passé un bon moment en compagnie d’Esclarmonde. Mysticisme (contenu) et romanesque sont au programme. J’ai été de nouveau emportée dans l’univers singulier de Carole Martinez, où poésie et imagination se disputent au lyrisme.
Je vais faire très rapide pour La mort roule en Audi car je n’ai pas accroché. Je suis passée à côté de ce roman présenté comme « un phénomène burlesque venu du Danemark, bijou d’humour noir […] ». Je n’ai été ni séduite, ni attendrie (cœur de pierre!) par ce récit qui manque de rythme et à la fin prévisible.
(Mais que cet avis n’empêche pas une petite souris à continuer à me donner des pistes de lecture).
Et pour finir (enfin!), je me suis également durant ce mois de février, plongée dans les 5000 quelques 1000 pages de la trilogie berlinoise de Philippe Kerr, conseillée par mon amie Caro.
Cette trilogie regroupe L’été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand qui ont pour toile de fond le IIIe Reich à son apogée jusqu’à l’Allemagne en ruines de 1947. Bernie Gunther est le personnage désabusé dont nous suivons les « aventures » si je puis m’exprimer ainsi car cet ancien commissaire de la police berlinoise (il en démissionne en 1933 lorsque les nazis arrivent au pouvoir), reconverti en détective privé dans le premier tome de cette trilogie, évolue en pleine Allemagne Nazie.
Nous suivons l’évolution de ses enquêtes où certains des protagonistes s’appellent Heydrich, Himmler et Goering.
Le timing était plutôt bon car j’avais lu le mois dernier HhHH de Laurent Binet et j’avais encore bien en tête les différents rôles joué par tous ces pourris. Vous ne serez pas étonnés si je vous dis que l’ensemble est très glauque et noir, tempéré cependant par l’impertinence et l’humour acerbe de Bernie.
Malgré la densité du récit je me suis jetée sur L’été de cristal.
Mon intérêt a toutefois quelque peu décru par la suite. J’ai en effet été légèrement lassée par la répétition d’un schéma narratif proposant enchevêtrement d’enquêtes et multiplications de situations hautement dangereuses, rencontres improbables et coïncidences bienheureuses. Cela ne remet cependant pas du tout en cause la qualité de cette trilogie, instructive et édifiante.
Et voilà.
Et vous qu’avez-vous lu et que me conseillez-vous?
Allez, soyez pas timides!
A bientôt,
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