♚TUDORS♚

Bonjour les mésanges,
Les Tudors ont débarqué au Musée du Luxembourg!
Cette exposition organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais en collaboration avec la National Portrait Gallery de Londres, est la première manifestation organisée sur le sujet en France et a choisi de confronter l’histoire à la légende.
Lucky me!

HENRI VIII

Pourquoi Lucky me? Parce que c’est une période qui me passionne et à laquelle j’ai « dédié un cycle » il y a quelques années. Entendez par là que j’ai lu un maximum de livres se rapportant à la période avec une petite prédisposition pour les biographies qui constituent pour moi de merveilleuses portes d’entrée sur une période. Les livres de spécialistes ( Tels ceux de Bernard Cottret) ont alors côtoyé les romans historiques et de fiction, ainsi que de nombreux films et j’ai même commis l’erreur poussé le vice jusqu’à visionner les 4 saisons de la récente série dédiée à la période, pour une immersion totale.
Le prétexte est donné, je vous emmène à la découverte de cette dynastie mythique.

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The Private lives of Elizabeth and Essex de Michael CURTIZ. Avec Bette DAVIS et Errol FLYNN.
(The Private Life of Henry VIII).Avec Charles Laughton, Elsa Lanchester.
The Private Life of Henry VIII. Avec Charles Laughton, Elsa Lanchester.

L’exposition se présente sous deux parties: la première raconte l’histoire de la dynastie, la seconde évoque le mythe Tudors à travers la littérature, le théâtre et le cinéma. J’ai davantage apprécié la première partie.

Quelques repères:

Les Tudors ont régné sur l’Angleterre tout au long du XVIème siècle.
Entre 1485 et 1603, cinq souverains se sont succédés, constituant l’une des dynasties les plus célèbres de l’histoire européenne.

Cette dernière est associée à la magnificence de la Renaissance anglaise et à une époque charnière dans l’histoire d’Angleterre.

L’exposition commence par un fort utile arbre généalogique qui permet de remettre quelque peu les choses en place.
Voici celui que j’ai concocté pour les curieux et/ou courageux qui iront jusqu’au bout de l’article:

 Généalogie des Tudors

Henri VII le fondateur de la dynastie s’empare du trône en 1485 à l’issue d’une bataille qui mit fin à la guerre des deux roses et à 30 ans de guerre civile. Suite à la mort prématurée de son premier fils, Arthur, tous les espoir se fondent sur son second fils, le futur Henri VIII, qui sera à l’origine de l’Église anglicane.
Suivra le règne d’Édouard VII l’enfant roi fils d’Henri VIII et de Jane Seymour, puis celui de Marie 1ère, fille d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon. Cette dernière également dénommée la catholique ou Marie la sanglante, sera dés son plus jeune âge et comme souvent un pion dans le jeu diplomatique. Cependant la séparation de ses parents ruinera son avenir et lui vaudra de longues années d’isolement. Marie a 37 ans lorsqu’elle est couronnée reine d’Angleterre, c’est la première femme a gouverner le royaume.

Élisabeth 1ère, fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn, surnommée la reine vierge, a 25 ans lorsqu’elle monte sur le trône après la mort de sa demi sœur Marie 1ere en 1558. Sa situation de femme célibataire à la tête d’un pays est totalement unique en Europe. Son règne sera synonyme d’un véritable âge d’or culturel et politique. La dynastie connaitra son âge d’or et s’éteindra également avec elle.

Elisabeth 1ere, par Nicholas Hilliard 1572
Élisabeth 1ere, par Nicholas Hilliard 1572

 

Je n’ai pu m’empêcher de vous faire un rapide focus sur Henri VIII dont la renommée est indissociable de la vie matrimoniale.

Henri VIII épousera la femme de son frère défunt (Mort en 1502 de la tuberculose) Catherine d’Aragon. Ils régnèrent ensemble de longues années sur le pays et eurent de nombreux enfants mais seule leur fille Marie survécut.
Parce qu’il lui fallait un héritier mâle, il finit par mettre en doute la légitimité de son mariage avec l’idée que Dieu lui reprochait d’avoir épousé la femme de son frère et souhaita dès 1527 en obtenir l’annulation afin de pouvoir se remarier librement. Devant le refus du pape qui émit une fin de non-recevoir en 1529, il décida de rompre avec l’Église catholique et romaine et se déclara Chef suprême de l’Église anglicane. Catherine D’Aragon fut bannie de la cour et Henri VIII put épouser Anne Boleyn.
Cette dernière, accusée d’adultère et de trahison sera exécutée 3 ans après leur mariage, après avoir donné une fille au roi, Élisabeth 1ère.

Jane Seymour qui fut demoiselle d’honneur des deux premières femmes d’Henri VIII ( Impayable celui-là) qu’il épousa 10 jours après l’exécution d’Anne Boleyn, décédera en donnant naissance au seul héritier mâle qui régnera malgré son très jeune âge, Édouard VII.
Anne de Clèves sera éconduite à peine épousée. C’est qu’il n’avait pas de temps à perdre ce bon Henri VIII.
Catherine Howard, accusée de traîtrise et d’adultère sera décapitée.
Enfin, seule Catherine Parr, sixième et dernière épouse du monarque semblera lui apporter la sérénité tant recherchée. Cette dernière ne sera ni répudiée, ni exécutée et lui survivra.


Revenons à l’exposition.

Le portrait sous toutes ses formes est au centre de l’exposition et témoigne de la volonté des différents souverains de construire une image à la hauteur de leurs ambitions. Instrument de pouvoir, substitut à la présence réelle, c’est également un outil indispensable dans les négociations matrimoniales qui permettent de nouer des alliances entre les différentes familles régnantes. L’exposition dévoile l’image que ces 5 souverains ont souhaité laisser à la postérité et réunit pour la première fois en France ces portraits qui révèlent les formes originales de la Renaissance anglaise.

Henri VII, 1505. Londres, National Portrait Gallery
Henri VII, 1505. Londres, National Portrait Gallery

« La fin du Moyen-âge voit apparaitre en sculpture et en peinture la volonté de représenter l’individu de manière réaliste avec l’affirmation de ses traits physiques mais aussi de caractérisation psychologique (…). (Thierry Crépin-Leblond).
La plupart des portraits des souverains Tudors pourraient également être perçus comme des symboles royaux avant tout et non pas comme des représentations fidèles à la réalité. La preuve en image avec un des portraits, si ce n’est le portrait, le plus connu d’Henri VIII que nous devons à Hans Holbein le jeune. Ce dernier obtint une position officielle à la cour en étant nommé « peintre du roi » sous Henri VIII. De nombreux artistes étrangers travaillaient à la cour d’Angleterre: émigrés venant des Pays-Bas, de France et d’Italie. Leur influence sur la peinture anglaise est indéniable. Leur présence stimulait le transfert de savoir et de techniques. Leur nombre se développa sous le règne d’Élisabeth 1ère à la suite des persécutions contre les protestants en France et aux Pays-Bas.

Henri VIII D’après Hans Holbein le Jeune 1540-1550 © Petworth House, National Trust
Henri VIII D’après Hans Holbein le Jeune 1540-1550 © Petworth House, National Trust

Au milieu du règne d’Élisabeth 1ère, une esthétique proprement anglaise apparait et s’affirme. Cette esthétique joue du contraste entre un visage assez sommaire et généralement peu modelé et le rendu méticuleux des atours, représentés dans leurs moindres détails.
Le portrait dit au phénix est un des plus bels exemples de cette esthétique.

Elisabeth Ière dit Le Portrait au phénix vers 1575. © National Portrait Gallery, London, England
Elisabeth Ière dit Le Portrait au phénix
vers 1575.
© National Portrait Gallery, London, England

Ces portraits sont complétés par la présence d’œuvres et de nombreux objets d’art d’une qualité exceptionnelle (des manuscrits,  l’armure d’Henri VIII qui a servi au Camp du Drap d’Or ou des bijoux ayant appartenu aux souverains) où le luxe des détails le dispute à un extrême raffinement et qui évoquent parfaitement la magnificence et la flamboyance de la dynastie.

Ci-dessous un pendentif en forme de sifflet, offert par Henri VIII à Anne Boleyn, témoigne du rôle que jouait le bijou dans les échanges amoureux.

Sifflet en forme de pendentif offert par Henri VIII à Anne Boleyn, orfèvre inconnu, vers 1520, collection particulière (en dépôt au Victoria and Albert Museum de Londres))
Sifflet en forme de pendentif offert par Henri VIII à Anne Boleyn, orfèvre inconnu, vers 1520, collection particulière (en dépôt au Victoria and Albert Museum de Londres)


L’espace d’exposition, relativement petit, offre un véritable écrin à ces chefs d’œuvre. La scénographie harmonieuse joue habilement de cet espace.

Voilà les petites mésanges. J’aurais pu facilement développer cet article en vous parlant plus précisément du schisme anglican provoqué par Henri VIII et évoquer le trio de Thomas ( More, Wolsey & Cromwell) mais j’aurais sûrement ainsi perdu les 2 lecteurs de l’ensemble du territoire à être parvenus à la fin de l’article.
En conclusion je conseille cette exposition aux adeptes de la période/dynastie.

Les Tudors- Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard – 75006 Paris
18 mars > 19 juillet 2015
Ouverture tous les jours de 10h à 19h (à noter : il n’y a aucun jour de fermeture hebdomadaire)

Nocturnes les lundis jusqu’à 22h

A bientôt!

rosie

8 réponses à “♚TUDORS♚”

  1. Avatar de Carine
    Carine

    Je ne sais pas si je fais partie des deux lectrices qui sont allées au bout de l’article, mais tout ceci me semble fort intéressant !
    Pour ma part, c’est une période de l’histoire perdue dans le brouillard anglais !
    J’ai une passion pour Marie-Antoinette !
    Merci pour ces informations qui donnent envie d’aller voir l’expo.
    Bonne fin de week end.
    Carine.

  2. Avatar de bluettine

    Dommage pour l’histoire du trio, c’est la partie que je maîtrise le moins !
    Merci pour cet excellent article et ces quelques photos à défaut de l’expo.

  3. Avatar de Rp 1989

    Coucou!
    Une expo que j’aimerai tellement voir :).
    Je m’intéresse aux Tudors depuis la fameuse série mais j’ai aussi vu pas mal de documentaires et de films dont celui avec Bette Davis que j’adore.
    Gros bisous à toi!

  4. Avatar de pas@pasdechat

    On a suivi la série avec plaisir ici aussi, et cela nous avait donné envie d’en savoir plus. Comme toi, on a voulu plonger dans des bouquins historiques… mais j’avoue qu’ils sont restés dans la bibliothèque. Cette expo serait une bonne idée pour relancer le projet. En tous les cas, tu nous a bien donné envie d’y aller. PS : elle est super mignonne ta piou de signature !

  5. Avatar de aurélie

    Encore un super article, j’ai appris plein de choses. Tu donnes envie d’aller voir l’expo!
    Sinon, quand même Jane Seymour elle en a fait des choses avant de jouer dans Dr Queen (pardon) 🙂

  6. Avatar de Almonds and nuts

    On dirait que beaucoup de lecteurs sont parvenus à la fin 😉
    Je ne connais ab-bso-lu-ment rien des Tudors (enfin, je savais que Henri VIII avait eu 50 femmes et en avait fait exécuter, mais ma connaissance se limitait à ça ^^). Merci de m’avoir un peu instruite – et l’organigramme était effectivement indispensable ;)!

  7. Avatar de Camilleb

    Oh cette expo plaiderai beaucoup à ma sœur!!!

  8. Avatar de Girlie Cinéphilie

    Ca a l’air super sympa! Moi aussi, j’ai eu ma petite période Tudor: mais j’en ai surtout retenu La vie privée d’Henri VIII (pas de ma faute, je suis fana de Laughton), Elizabeth et sa frangine la sanglante Marie. Bref, les trucs bien glauques…;-)

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